Le Football a besoin d’une limite temporelle. Le match définit son début et sa fin. Il cadre l’intrigue dans le temps. Même si, gamin, on pouvait jouer un match toute une après-midi ou comme le Variéty Club de France battre des records de durée avec des mollets en chewing-gum à la fin, le chrono est un acteur essentiel du jeu.

Chaque minute, voir chaque seconde, a son importance dans un match. Celle à laquelle un joueur choisit de marquer ou un gardien de faire une bourde. Celle à laquelle un génie éclaire une rencontre morne. Le temps est au match, ce que le précieux est à Gollum. Le match offre parfois un aller et retour comme le voyage inattendu dans sa dramaturgie ou sa destination géographique. Le football a une durée, renouvelable. Et c’est cela qui fait sa force.

Tout amateur de ce sport parle de la première période où il espère que son équipe tue le match tout en regrettant à demi-mot que ce soit le cas. Car un match, c’est deux périodes. Deux moments bien distincts. La première c’est l’entame. Elle permet de jauger, de poser le scénario. La seconde période nous amène vers un money time parfois cruel dans sa toute dernière seconde.

Combien de matchs nous ont livré des dénouements incroyables. Certes, le football n’est pas aussi spectaculaire qu’un sport collectif en salle. Oui parfois le match parait très long. Oui c’est même chiant dans certains cas. Mais nous restons là les yeux braqués sur le terrain et sur l’horloge. Le battement de cœur se mêle à la trotteuse des secondes.

Du coup d’envoi au coup de sifflet final, le football est un sport de contacts et de coups. Le match nous donne à voir, dans l’intervalle du temps, les coups de génie, les coups du...