Je vais certainement m’en mordre les doigts, mais j’ai décidé de faire mon Daniel Riolo et de me lancer dans une théorie dont il a le secret, thèse qui va me valoir un déchaînement d’horreurs sur les réseaux sociaux sur lesquels, fort heureusement, je ne suis pas…

M’inspirant du remarquable Thibaud Leplat, je vais aller flâner sur les rives de la philosophie. Gilles Deleuze a fait valoir que le philosophe est celui qui crée des concepts. C’est au nom de ce principe que le très sartrien Jean-Jacques Brochier a taxé Albert Camus de philosophe pour classes terminales ! Mais revenons à nos moutons, ou plus exactement à notre entraîneur de football. Si je me cale sur la définition deleuzienne du philosophe, le grand entraîneur de football pour moi, n’est pas celui qui a des résultats, fussent-ils brillants, mais celui qui crée un style de jeu, un système de jeu, une animation particulière, une mise en place tactique innovante, c’est-à-dire, un concept footballistique.

Si l’on veut bien regarder l’histoire de ce sport, on pourrait se dire que celui qui a abandonné le fameux WM, au début des années 1950, est un très grand entraîneur, notamment après la défaite sur son terrain de l’Angleterre face à la Hongrie, grâce à une permutation incessante et nouvelle des joueurs, pendant la partie. Il s’appelait Guszlav SEBES. Cette révolution tactique va favoriser le passage au 4-2-4 qui évoluera, sous l’impulsion de l’équipe du Brésil, vers un 4-3-3 qui fut porté à son apogée par Zagalo sélectionneur de l’équipe brésilienne : la plus belle équipe de football de tous les temps, avec Pelé en tête d’affiche.

Restons dans les années 1970 et transportons-nous aux Pays Bas : Rinus Michels invente le football total pour la célèbre équipe de l’Ajax d’Amsterdam qui compte dans ses rangs une...