Daniel Riolo a présenté le projet de Superligue fin décembre : 20 clubs répartis en deux poules de 10, mini championnat « incomplet » puis quarts, playoffs à définir. Ce n'est pas le format ici qui pose souci, mais le mode de qualification. En résumé, 15 clubs seraient qualifiés de manière perpétuelle et 5 seraient invités sur critères sportifs ( les 15 clubs seraient répartis ainsi : 6 anglais, 3 espagnols, 2 allemands, 3 italiens, 1 français : le PSG ).

Ce projet serait sportivement « contre-révolutionnaire » puisqu' il mettrait en place pour la première fois un mode de qualification par le nom et non par le mérite sportif. Historiquement, ce type de projet a existé avant 1940 avec une compétition appelée Coupe Mitropa et opposant les meilleurs clubs d'Europe Centrale. Après la seconde guerre mondiale, tous les projets de compétitions européennes inter-clubs ont défini comme mode de qualification le mérite sportif (champions ou vainqueurs de coupe nationales et meilleures places au classement du championnat pour la Coupe de l'UEFA et la Ligue des champions dès 1998).

Cette nouvelle compétition figerait dans le marbre une hiérarchie des 15 meilleurs clubs européens alors qu'on sait pertinemment que celle-ci a évolué au cours du temps (Hambourg, Nottingham Forest, certains clubs des pays de l'Est, La Corogne, Valence FC, Porto, l'Ajax, l'OM ont fait partie du top 15 dans les années 1980-1990-2000). On note que les 15 clubs font en gros partie du TOP 15 à l'indice UEFA des dernières années. Cette nouvelle compétition, par son principe, va créer une caste de 15 clubs, une noblesse assurée de revenir chaque année sans avoir à faire ses preuves sur le terrain. Elle irait donc contre les réformes régulières de la Ligue des Champions depuis 1995, qui veulent augmenter le nombre de grands clubs...