Ne touchez pas à l’homo footballisticus. Telle est l’injonction qui a longtemps présidé au monde, si faussement ouaté, du football. Et transgresser la sacro-sainte règle des trois S (silence, secret, solidarité) qui le régit n’est pas aisé quand on est jeune journaliste, un peu trop curieux et chien fou. Une question me taraude pourtant depuis belle lurette : la bagatelle peut-elle influer sur l’histoire du foot, comme elle le fit sur l’histoire de France ? Y a-t-il des Aliénor d’Aquitaine du ballon rond, capables de changer le destin d’un match, d’un club, voire d’un pays ? Et puis il y a le théorème de Valdano – du nom de l’ancien partenaire de Maradona dans l’équipe championne du monde en 1986 : « Si vous ne comprenez pas quelque chose dans un vestiaire de football, c’est que, derrière, se cache soit une affaire d’argent, soit une histoire de sexe. » Bref, ces mystères méritaient d’être levés.

Pourquoi j’ai voulu enquêter sur le sexe dans le football ? Il faut en chercher la raison du côté de Madrid, le 22 septembre 2003, pour la célébration des 27 ans de Ronaldo, le vrai, le Brésilien, le phénomène R9. Grand reporter pour VSD, je suis alors la vie secrète des cinq galactiques du Real, Zidane, Raúl, Figo, Roberto Carlos et, donc, Ronaldo. Dans le sous-sol de son immense chalet du nord de Madrid, la star brésilienne a aménagé une immense boîte de nuit. Déguisés en serveurs, Pedro, le paparazzo madrilène, et moi-même découvrons un monde à la Scarface, où l’outrance le dispute au curieux.

Dans son jardin, Il Fenomeno a fait édifier une fontaine, d’où jaillit du Dom Pérignon. Mais ce qui retient notre attention, ce sont les hordes de filles en tenues sexy. « Des escorts, recrutées à travers toute la péninsule ibérique...