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Grand entretien
Claude Fauquet, le coach des coachs Abonnés
Le 16 mai 2023
« Une interview c’est d’abord une rencontre, répond Claude Fauquet quand on lui propose d’échanger. C’est pour cela que je n’en accorde plus. » Soit. Ancien directeur technique de la natation et artisan principal de son renouveau, l’ancien directeur adjoint de l’INSEP est un proche d’Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des Sports, et l’un des plus influents penseurs du sport français du moment. Il n’est d’ailleurs pas pour rien dans l’émergence d’une vague de coachs aux idées neuves, comme Régis Le Bris et Franck Haise. Attention, claque à venir.
Claude Fauquet, le coach des coachs

En janvier dernier, Florent Ghisolfi, le directeur sportif de l’OGC Nice, déclarait que « l’ère de l’entraîneur qui gère tout (est) terminée ». Le métier d’entraîneur ne serait donc plus un métier d’homme seul. Constatez-vous la même chose ?

Claude Fauquet  : Je l’ai toujours constaté, dans toutes mes fonctions. Je me suis rendu compte à quel point l’entourage était fondamental dans l’accompagnement des athlètes. Cet homme qui sait tout faire, qui représente l’autorité, ne correspond en rien à l’idée que je me fais des conditions d’expression des athlètes. Dans le football, des symptômes me font penser que la vision qu’on y a des coachs est assez dépassée. Par exemple, ce qui s’est passé avec Corinne Diacre en équipe de France féminine (désavouée par une partie de ses joueuses, ndlr) ou avec Vincent Vittoz et Patrick Favre dans le biathlon masculin (idem) est lié à un manque de compréhension des athlètes, tellement loin de ce que les neurosciences nous disent aujourd’hui ou de ce qu’enseigne la philosophie, par exemple.

Vous êtes une sorte de coach de coachs. Comment travaillez-vous avec les entraîneurs que vous accompagnez ?

Claude Fauquet  : Parler de mon travail, c’est d’abord parler d’une notion fondamentale : la notion de « rencontre », comme l’écrit le philosophe Charles Pépin. Si vous rencontrez quelqu’un et qu’à la fin de cette rencontre vous ne vous sentez pas changé, c’est qu’il n’y a pas eu rencontre. Ce qui s’est passé avec Régis (Le Bris, évidemment), c’est une rencontre. Les aléas de ma vie ont fait qu’un jour, Régis a exprimé le besoin de sortir des représentations qui l’environnaient dans le football. En 2015, je suis à la retraite, j’ai pris des fonctions associatives et Arnaud Tanguy, DG de Lorient à l’époque, nous met en contact. Je prends le TGV, on...

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