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Argentine
De la Bombonera à la Casa Rosada Abonnés
Le 12 novembre 2021
En Argentine, le football mène à tout et surtout au pouvoir, avec qui il entretient une longue et sulfureuse relation. Plus de 40 ans après que la dictature militaire a instrumentalisé le Mondial 78, la passion nationale reste un puissant outil politique au pays de Messi et de Maradona, où il peut conduire jusqu’à la présidence. Exemples.
De la Bombonera à la Casa Rosada


L’information est presque passée inaperçue. Il faut dire que ce 19 mai 2021, l’Argentine a un peu la tête ailleurs. Avec plus de 40 000 cas de Covid-19 et 494 décès répertoriés, le pays vient de connaître sa pire journée depuis le début de la pandémie. Et pourtant, dans un tout autre registre, ce mercredi d’automne restera gravé dans la tête des supporters de River Plate. Ce soir-là, leur milieu de terrain, Enzo Pérez, est contraint de garder les cages de l’équipe pendant toute la rencontre de Copa Libertadores. Ça n’empêche pas les Millonarios de s’imposer. Légendaire.

Au milieu de cette actualité chargée, seuls quelques médias s’intéressent à une autre information : à la mi-journée, dans le programme phare de la chaîne ESPN, le président de River Plate a confirmé ce que tout le monde soupçonnait depuis plusieurs mois : qu’il cultive une autre ambition que celle des terrains. « Vous aimeriez être président de la nation ? » lui demande le présentateur Sebastián Vignolo. En duplex depuis son bureau à l’Estadio Monumental, Rodolfo D’Onofrio, 72 ans, n’esquive pas : « Bien sûr ! Pourquoi pas ? » Sa carrière politique, explique-t-il, débutera en décembre, à l’heure où l’entrepreneur, qui a fait fortune, entre autres, dans les assurances et la gastronomie, laissera les commandes de River, après huit années fructueuses. Avec quatorze titres dont deux Copa Libertadores depuis 2013, D’Onofrio, bien aidé par son entraîneur Marcelo Gallardo, est devenu le dirigeant le plus titré de l’histoire du club. Le géant argentin a retrouvé les sommets, dix ans après l’humiliation d’une relégation en deuxième division.

Le boss de River veut sa part de pouvoir

Fort de ses succès dans l’une des deux équipes les plus populaires du pays, D’Onofrio s’est donc dit qu’il était temps de faire le grand saut vers...

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