Métrosexuel. L’homme citadin de tous genres et orientations sexuelles, soucieux de son apparence, opposé à l’homme des campagnes et de la rusticité. Apparu au début des années 2000 avec l’explosion des marques de cosmétique et de mode pour homme, le phénomène, d’abord purement urbain, s’est propagé, propulsé par des stars en crampons, devenues icônes générationnelles. De Beckham à Ronaldo, le footballeur a participé à bouleverser les codes de la figure masculine. Explications.

Beckhamania

Le temps des collections de moustaches touffues, de Graeme Souness, Vicente del Bosque, Raymond Domenech, est révolu. Place aux mises en plis impeccables, aux teints hâlés et aux peaux crémées. Photos dénudées sur papier glacé, garde-robes foisonnantes, diamants à l’oreille, personne n’incarne ce changement mieux que lui. Lui, David Beckham, le Spice Boy, qui a métamorphosé l’image du mâle moderne. Plus qu’un simple effet de mode et plus qu’une simple question d’image, c’est d’une révolution qu’il s’agit. Avant Beckham, le footballeur est le reflet du football et de ses valeurs. L’esthétique, le raffinement et le beau jeu sont loués, mais le football, celui des années 1990 en particulier, est affaire de virilité et de courage, un vrai sport d’hommes, en somme. Des costumes précis de Cruyff au style « cartel » de Maradona ou à la collection Armani des Italiens, les stars ont un style fou, mais conforme à l’image masculine du pouvoir, de la notoriété et de la richesse. Le footballeur s’intéresse aux styles du moment, les suit et les copie, avec plus ou moins de réussite, mais dans un registre défini. Il est le reflet un brin machiste des rock stars et des grands bandits.

Avec Beckham, la féminité fait son entrée dans ce monde macho. Plus que son style vestimentaire, sur-travaillé et tendance, fashion et podium, c’est l’exaspération de la beauté, de ses rituels...