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Italie : le blasphème interdit Abonnés
Le 16 mai 2022
En Italie, le blasphème a été dépénalisé en 1999, mais il est encore passible d’une amende. Les terrains de football ne sont pas épargnés et de nombreux joueurs peuvent en attester.
Italie : le blasphème interdit


Le 12 octobre 1975, la Juventus se dirige vers une défaite sur la pelouse de Côme, lors de la deuxième journée de Serie A. Menés 2-1, les Turinois bénéficient d’un coup franc de la dernière chance. Fabio Capello décale Franco Causio, dont la frappe est détournée par Silvano Fontolan dans son propre but. La Juve égalise. C’est le nom d’un autre joueur qui va passer à la postérité. Quarante-cinq ans plus tard, Claudio Correnti n’a pas une carrière à faire parler de lui. Mais ce jour-là, le milieu de terrain de Côme insulte l’un de ses coéquipiers pour un ballon perdu. Il blasphème. Et est aussitôt sanctionnée par l’arbitre, Gianfranco Menegali. La sanction est prévue dans les textes du Code sportif italien, même si elle est rarement appliquée. Les terrains de football sont propices à la frustration et aux paroles de trop. Elles coûtent un nouveau coup-franc à Correnti et à son équipe.

Pendant des années, en Italie, les instances sportives ont fermé les yeux – ou plutôt les oreilles. De temps à autre, des amendes étaient distribuées, lorsque les blasphèmes se faisaient trop nombreux. On en trouve trace dans chaque décennie, comme lors de ce match de Serie B entre Ascoli et la Reggiana, en 1992, où le blasphème de Marco Pacione est puni d’un carton rouge au bout de deux minutes. L’attaquant venait de recevoir un coup d’un adversaire.

porco dio ou zio ?

Bien que le Code sportif le stipule, il est rare qu’un joueur soit expulsé pour blasphème, ou même qu’il donne lieu à un coup-franc. En 2010, les instances italiennes, fédération et ligue en tête, décident de mieux sanctionner les atteintes à la divinité. De nombreux joueurs et entraîneurs ont écopé depuis d’un match de suspension et d’une forte amende. Ainsi de Serse Cosmi, l’entraîneur...

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