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« Je veux mes cendres à la Beaujoire quand je serai morte » Abonnés
Le 25 août 2022
Cinquante et un an les séparent, mais une même passion les unit : le FC Nantes. Jacqueline, 79 ans, née la même année que le club (1943), et Arnaud, 28 ans, sont supporters des Canaris et abonnés à la Beaujoire. Nous les avons réunis dans le bar Le Molière, dans le centre-ville de Nantes, pour parler de l’évolution de l’ambiance en tribune, de leur perception des Ultras, de leur amour indéfectible pour le FCN. Cinquante minutes de discussion animée, souvent, et de désaccords, parfois.
« Je veux mes cendres à la Beaujoire quand je serai morte »


Comment est née votre histoire d’amour avec le FC Nantes ?

JACQUELINE : Un week-end de 1959, j’avais 16 ans, je me promenais avec des copines, on ne savait pas trop quoi faire. On a entendu du bruit au stade Marcel-Saupin. C’était un Nantes-Saint-Étienne. On a pris des billets. On était collées au grillage. L’ambiance m’a touché le cœur. Je suis la seule des filles qui ait continué à aller au stade. J’ai dû m’abonner à 18 ou 19 ans et je l’ai toujours été depuis. Ce club et cette ambiance m’ont pris aux tripes. Même quand il était en Ligue 2, j’étais abonnée. À la Beaujoire, maintenant, je suis en Océane haut. À Saupin, j’étais souvent avec des Ultras. Ils n’étaient pas si fous que ceux de maintenant…

ARNAUD : On n’est pas si fous, mais ce n’est pas la même mentalité. Je suis de la région parisienne. C’est mon père qui m’a emmené au stade. En 2007-2008, c’était la Ligue 2. On est venus deux fois, on faisait 3 h 30 de route. À 21 ans, je me suis installé en Loire-Atlantique. Je me suis abonné en 2015 et réabonné chaque année, jusqu’à maintenant. Mon père m’a transmis sa passion. Je suis en Loire. Je suis les Ultras partout. Je suis dans le mouvement. J’ai un peu le même esprit, même si, n’habitant pas à Nantes, je ne peux pas participer à la confection des tifos.

Vous n’avez pas le même point de vue sur les Ultras…

JACQUELINE : Les Ultras, à Saupin, ils encourageaient, ils n’insultaient pas, comme le font certains, aujourd’hui, à Nantes. Il n’y avait pas de violence. Je n’ai pas oublié ce qui s’est passé contre Toulouse [en novembre 2016, des supporters ont tenté de pénétrer dans la tribune du président Kita, ndlr]. On...

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