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L'After et moi
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Le 16 mai 2022
Longtemps, je me suis couché de bonne heure... et puis il y a eu l'After, sa recherche des temps perdus, son analyse du présent à la lueur des matchs du passé, son mélange de modernité et de nostalgie, un objet radiophonique non identifié tombé du ciel un soir d'avril 2006.
L'After et moi


J'ai une dizaine d'années. Je suis déjà dingue de foot et de radio. L'invention du walkman par Sony est une bénédiction. Le soir venu, discrètement, les mains croisées sous la nuque, j'écoute Sport et Musique sur Europe 1, animé par Jean-Loup Lafont. Aujourd'hui, c'est l'After qu'on écoute tous les soirs. Et savoir que des gamins grandissent en nous écoutant religieusement est la plus belle des consécrations.

Je suis intimement, viscéralement, lié à l'After, qui est le fil rouge de ma carrière, qui me guide quand je m'égare, me ramène à l'essentiel de mon métier (informer, analyser, débattre, transmettre) et me donne l'impression de faire partie de la famille – de plein de familles.

J'en profite pour casser un mythe, celui de mes soi-disant adieux innombrables et de ma supposée instabilité radiophonique et médiatique : je ne suis parti, et revenu, que deux fois, à peine plus que Xavier Gravelaine du PSG. J'ai simplement porté plusieurs maillots, leur donnant tout à chaque fois, comme un vrai bon joueur de club, mais en gardant une tendresse particulière pour les couleurs aftériennes – à ce propos, le nouveau maillot de l'After est bientôt disponible. Même si l'envie me caresse, je n'en embrasserai pas l'écusson. Trop d'escrocs de pacotille ont galvaudé ce geste symbolique.

Cet « After et moi » me renvoie à un livre que j'ai adoré, Maradona, c'est moi, d'Alicia Dujovne Ortiz, qui s'ouvre sur ces larmes, terribles, qui ont suivi la finale perdue en 1990 par l'Argentine contre l'Allemagne, les larmes d'un gosse fatigué, mortifié d'avoir été hué, de l'hymne argentin conspué par la foule. Il était un dieu du foot, il est toujours le Pibe de Oro.

Ce gamin qu'on est pour la vie, qu'on a amené un jour au stade, qui a débattu avec son père, dans la voiture...

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