Les sensations guinéennes Serhou Guirassy à Stuttgart et Naby Keita au Werder, nigériane Victor Boniface à Leverkusen, camerounaise Éric Maxim Choupo-Moting et marocaine Noussair Mazraoui au Bayern, malienne Amadou Haidara à Leipzig, ghanéennes Kasim Adams à Hoffenheim, Christopher Antwi-Adjei à Bochum ou Daniel-Kofi Kyereh à Fribourg, égyptienne Omar Marmoush à Francfort, algérienne Ramy Bensebaïni ou turque Salih Özcan à Dortmund, tunisienne Aïssa Laïdouni à Berlin… la liste est longue des internationaux africains dont le rôle dans un club de Bundesliga est primordial. Même si cette saison, comme à l’accoutumée, la totalité des clubs du championnat d’Allemagne comptent au moins un joueur africain dans leurs rangs, dont certains avec la double nationalité allemande, la CAN est une affaire beaucoup plus importante et populaire en France qu’outre-Rhin. Pire, la compétition est vue négativement au pays de Leroy Sané.

Dans leur communication, les clubs allemands mettent volontiers en avant l’inconfort qu’ils éprouvent à devoir lâcher leurs internationaux africains plusieurs semaines en pleine saison. À les récupérer, ensuite, au mieux fatigués, au pire blessés. C’est qu’il s’agit, très souvent, d’éléments importants, voire décisifs, de leur effectif, notamment dans le secteur offensif. Les souvenirs récents sont frappants : des joueurs aussi essentiels que Sébastien Haller à Francfort (aujourd’hui à Dortmund) ou Sadio Mané à Munich (parti l’été dernier) sont revenus de la CAN cabossés, voire détruits. Un constat qui, forcément, entre dans l’équation au moment du recrutement, mais aussi d’apprécier une compétition que les amateurs allemands regardent avec méfiance ou, du moins, sans enthousiasme.

2023-2024 ne fera pas exception. La CAN percute la Bundesliga entre la 17e et la 21e journée. Dès l’automne, la presse allemande s’est emparée du sujet. Car ce dernier est d’autant plus problématique outre-Rhin que la Coupe d’Asie est également de la partie cette saison. En Bundesliga, les joueurs issus de...