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La footbalisation de la politique Abonnés
Le 12 novembre 2021
Depuis le début du XXe siècle, la récupération politique du football est un classique. Désormais, un phénomène nouveau et plus subtil se fait jour : la footballisation de la politique.
La footbalisation de la politique


Il faut toujours dire ce que l’on voit : surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit » disait Charles Péguy dans Notre jeunesse.

Un jour, le 4 septembre dernier, c’est Arnaud Montebourg qui monte sur le praticable de la salle des fêtes de Clamecy. Il a le visage satisfait de celui qui a bien préparé son coup. Son slogan, « la Remontada de la France », entend synthétiser son projet — une relance économique du pays — et sa campagne — le retour dans le jeu politique de l’éternel espoir socialiste. Mais à Paris, ça ricane. Du côté politique, on rappelle que c’est d’abord dans les sondages qu’il faudrait remonter. Du côté sportif, on raille la référence. La remontada, c’est surtout le nom donné à une humiliation française. Parisienne, plus exactement. Un soir de 2017 à Barcelone.

Un autre jour en France, le 14 octobre, c’est l’histoire d’un président de la République arborant le numéro 3 (de la Sainte Trinité, sans doute) et descendant sur les terrains de banlieue parisienne, au stade de Poissy, pour y disputer un match au bénéfice de la fondation Pièces jaunes en compagnie du Variétés Club de France présidé, faut-il le rappeler, par le neveu (par alliance) du général de Gaulle himself, Sa Majesté Jacques Vendroux. Le président joue contre des soignants de l’hôpital de la commune, tout en promettant 500 millions d’euros pour faire de la France une « nation sportive », clame-t-il. Soyons honnêtes, les images du penalty marqué par Macron sous les vivats de ses adversaires et la contribution non négligeable du gardien sont aussi hypnotiques que gênantes. D’où vient le malaise ? Des commentaires sur BFM, alternant considérations tactiques et analyse politique ? Peut-être. Macron joue « milieu défensif », y insiste-t-on, pour éviter...

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