Qu’est-ce que le beau ? Question difficile. Au Real, on a trouvé la réponse et construit une culture de club autour. Le beau jeu ? Plutôt pour Barcelone. La puissance athlétique ? On se rapproche. La victoire ? Sans aucun doute. Gagner rend beau et au Real plus encore. Mais la beauté, ce n’est pas que ça.

« Quand tu gagnes souvent, tu penses que tu es le plus beau, que tu joues le meilleur football du monde, alors la capacité de sacrifice baisse un peu. Heureusement, chez mes joueurs, la capacité à se sacrifier reste élevée. Ils ne se croient pas les plus beaux. En plus, c’est vrai, ils ne sont pas beaux… Ils sont assez laids, en réalité » : dans la salle de presse du Stade International du Roi-Fahd à Riyad, en Arabie saoudite, Carlo Ancelotti amuse les journalistes. L’Italien a le sourire. En ce jour de janvier 2002, l’entraîneur du Real n’a remporté qu’une Supercoupe d’Espagne. Mais le trophée signe un retour gagnant dont beaucoup doutaient à l’été.

Cacophobie à tous les étages

Ancelotti plaisante, évidemment. Mais la légende urbaine est tenace : les choix du Real tiendraient beaucoup aux critères physiques. « On a dit de Florentino Pérez qu’il ne recrutait pas de joueurs noirs, raconte Antón Meana, qui suit le club pour la chaîne SER. Mais, en faisant venir Vinicius, Rodrygo, Alaba, Militao ou Camavinga, pour ne citer qu’eux, Florentino n’apporte-t-il pas le plus incontestables des démentis ? » En 2015, l’agent de joueurs Santos Marquez affirmait pourtant dans les colonnes du quotidien sportif AS que « Florentino n’est pas raciste [mais qu’il] n’aime pas les joueurs noirs ». Aussi stupide que diffamatoire.

Le Real n’est pas raciste, mais est-il cacophobe – allergique aux gens laids ? Autrement dit, le club madrilène ferait-il de...