
« Mets les meilleurs derrière »
Septembre 2002. Veille de mon premier match comme éducateur des Benjamins B.
C’est le conseil du papa qui s’occupe des Benjamins A.
Mais contrairement à Cruyff, le but n’est pas la circulation du ballon : « Au moins derrière, t’es solide tu prends pas de but. »
Pour lui, les meilleurs c’est les plus costauds !
Pour moi, à cet âge, il faut leur faire découvrir plusieurs postes. Et avoir des principes : jouer, avancer, se faire des passes, oser…
Je retiendrai ce premier compliment de l’éducateur du meilleur club du district (Libourne) : « Au moins vous, vous jouez ! Sans vous soucier du résultat. Et c’est enrichissant pour nos joueurs, car on voit jamais ça. Les autres restent tous derrière. »
Comment tu peux demander à des mômes de rester tous derrière ?
« Le football c’est d’abord ne pas prendre de but »
Septembre 2007.
La fac de sociologie m’ennuie. Trop de théorie. J’ai rendu mon mémoire sur le supporteurisme ultra, en immersion avec les UB87, les Ultramarines bordelais. Je suis recruté par Libourne St-Seurin (Ligue 2) pour m’occuper des U14.
Dans la région, si tu n’es pas aux Girondins, tu n’as aucune chance de connaître le monde pro, c’était donc une opportunité fabuleuse.
Je découvre le surclassement (U14 dans un championnat U15), où comment rivaliser face à la force quand tu as des joueurs techniques, intelligents, mais sans qualités athlétiques.
Je découvre les exigences du haut niveau…
Et le B.E., le Brevet d’État.
Considéré comme un Graal.
À 25 ans, sans avoir été joueur de haut niveau, sans piston, sans être un « fils de » et sans avoir fait STAPS, c’est un petit exploit : sur quarante mecs, je suis le seul avec ce profil.
J’arrive plein d’enthousiasme et...
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