
C’était le récit d’un jeune homme sans histoire. Poli, prévenant, persévérant, « cœur énorme », d’après son patron, Pep Guardiola, un peu turbulent mais sympathique. Du genre à tenir la porte du bus aux petites vieilles, pas à vider leur sac à main. Benjamin Mendy était le coéquipier idéal, un international talentueux, un ambianceur de vestiaire prêt à se jeter sur n’importe quel extincteur. Un peu plus et on lui confiait le Bon Dieu en baby-sitting.
Benjamin Mendy, c’était aussi une trajectoire exemplaire : le centre de formation du Havre, l’OM de Bielsa, l’ASM de Jardim, le City de Guardiola, un titre de champion du monde 2018. Une carrière en or. Une existence à montrer dans les écoles de vertu. Et puis, brutalement, tout s’effondre. On apprend que ce jeune homme sans passé cachait bien son jeu : sept viols, une tentative de viol et une agression sexuelle. Vertige. Et juste derrière, la nausée. Timothy Cray, procureur du tribunal de Chester, constate que « tout cela (n’a) que peu à voir avec le football. C’est le nouveau chapitre d’une très vieille histoire : des hommes qui violent et agressent sexuellement des femmes parce qu’ils se croient puissants et tout permis ».
Désir de football
L’accusé reconnaît des mœurs un peu rudes, mais se défend d’avoir jamais violenté une femme. « Quand je souhaite un rapport sexuel (avec une nouvelle partenaire, ndlr), je préfère lui demander directement. Au lieu de dire "Salut, je t’invite à boire un verre". » Être direct, goujat et malpoli n’est pas interdit par la loi. Dans cette affaire hors norme, qui a convoqué à la barre des courtisanes, des footballeurs, des juristes et des dirigeants, il n’a manqué aucun ingrédient pour finir, à coup sûr, la tête dans la cuvette. Aucun, sauf des preuves irréfutables. Résultat,...
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