Éditos
football professionnel
L’édito de Gilbert Brisbois et Daniel Riolo Gratuit
Le 16 février 2023
Un numéro foot et sexe ! Non mais franchement, plus racoleur c’est possible ? Il manquerait plus que ce soit la meilleure vente depuis le début de la Revue de l’After !
L’édito de Gilbert Brisbois et Daniel Riolo

Vous le savez parce qu’on le répète depuis des années, le foot, ce qui se passe sur le terrain, s’explique surtout par ce qui se passe à côté. Alors après l’économie, les médias, la politique, il fallait bien arriver à ce qui intéresse le plus les joueurs après le ballon (et encore pas tous) : le cul.

On le sous-estime peut-être, pensant, à tort, que ce n’est que bagatelle pour ceux qui font et racolage pour ceux qui en parlent, mais ce qui se passe dans la chambre à coucher, ça a fait des carrières et en a brisé d’autres. Ça a soudé des vestiaires et en a détruit d’autres. Il était donc impossible de passer plus longtemps à côté du sujet.

Je crois bien que le déclic a été l’affaire Benjamin Mendy. On savait le milieu hypersexualisé, on savait les histoires de cul, de putes, de tromperies légendaires, de joueurs dont la carrière aurait pu être différente sans « ça »… Un « ça » qui donnait toujours lieu à des histoires se terminant par un sourire.

La première fois qu’on a arrêté de trouver ça drôle, c’était il y a plus de dix ans, déjà, lors de l’affaire Zahia. Prostitution de mineure, réseau de proxénétisme, on a fait connaissance avec le côté sombre de certains joueurs de foot convaincus que le fric achète tout, même la morale.

L’affaire Mendy a tout explosé. Un champion du monde, très gros transfert dans un club de la dimension de Manchester City, en prison pour agressions et viols, le cas est unique. Cette affaire regroupe tout, jusqu’à l’excès. L’argent, la célébrité, utilisés comme arme de destruction intime. La séduction transformée en emprise, avec un soupçon de revanche sociale. Le sexe transformé en crime. Au pays des WAGs, des femmes nues à la page 3 du Sun, de cette presse qui paye des femmes pour piéger des joueurs de foot, Mendy a fait voler en éclat toutes les frontières. Un « tout est permis » criminel, avec un discernement du bien et du mal dont il aurait manifestement été incapable. Une affaire incroyable, qui va peut-être se terminer par un acquittement ! Les victimes présumées se transformeront-elles alors en « michtos » ?

L’autre grosse affaire du moment, c’est bien sûr celle qui a coulé la FFF. Le Graët va passer de gros beauf lourdingue a prévenu devant un tribunal. Au moment où vous aurez ce numéro entre les mains, il sera dans son potager à Guingamp, enfin loin du football…

Les histoires qu’on raconte dans ce numéro sont parfois dramatiques, parfois drôles aussi, et heureusement. Parce que derrière la célèbre phrase de Waldemar Kita analysant la géopolitique et les rapports de force d’un vestiaire, lâchant un « C’est important d’avoir un beau sexe », il y a tout le chemin entre le drôle et le drama.

La femme du joueur de foot, qui n’existait pas dans les années 1980, est devenue un acteur majeur du football depuis deux décennies. Désormais, elle existe et elle compte. Pour le meilleur et le pire.

Deschamps m’a dit un jour que « les femmes des joueurs, c’est un truc à gérer maintenant. Quand elles viennent et qu’elles sont plusieurs en tribune, ça peut déboucher sur pas mal de soucis dans mon vestiaire. Une place meilleure qu’une autre, un sac à main plus cher qu’un autre, ça peut avoir de grosses conséquences ». Dans ces milieux pleins de frics, l’anachronique concept de femme trophée est une réalité. Dans le foot, il s’affiche avec pas mal de vulgarité.

Actualité et histoire. Comme d’habitude, on va vous proposer les deux. Vous pensiez vraiment qu’on allait faire un numéro foot et sexe sans un papier sur George Best ? Ce serait comme de retirer la margherita du menu d’une pizzeria.

Best, bien sûr, en apéro. Puis des gourmandises à partager. Ça part dans tous les sens. Le foot, ou l’hégémonie de la masculinité. Et le plaisir, plus fort au stade ou au lit ? La réponse n’est pas si évidente. Et avant un match, il faut ou il faut pas ?

Foot et sexe, c’est aussi l’homophobie. Dans le foot, elle ne recule pas. Alors qu’on cesse de le nier, qu’on l’assume et qu’on en parle. Et puis sans refaire le doc Je ne suis pas une salope, il était difficile de ne pas revenir sur le machisme qui a très longtemps dominé dans nos rédactions.

Du foot et du sexe, mais vous le savez la Revue de l’After n’est jamais mono-thème. Franco Baresi s’est donc invité chez nous, pour évoquer notamment le « Grand Milan ». Et puis, sans bémol, Flo Gautreau parle des tirs au but, qui, une fois de plus, ont marqué la Coupe du monde.

Et pour le coup, là vraiment sans bémol, si vous pensez que c’est une loterie, vous posez cette revue, on vous la rembourse et on se quitte… bons amis… ou pas !

Avant de vous laisser dérouler, cette question : le baiser de Blanc sur le crâne chauve de Barthez, image forte du Mondial 98, vous savez ce qu’il signifiait ? Comment ça, non ? Mais vous ne savez rien, alors !

Bon allez, bonne lecture. Et sachez-le, l’important pour nous, c’est qu’à la fin de ce numéro foot et sexe, vous ne trouviez pas que toutes ces pages, c’était un peu de la… branlette.

commentaireCommenter