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Les bouseux et les millionnaires : L’antagonisme Boca-River Abonnés
Le 25 août 2022
À Boca Juniors le peuple, à River Plate, son rival, l’accès au pouvoir et les classes les plus riches. Est-ce si vrai ?
Les bouseux et les millionnaires : L’antagonisme Boca-River


À plus de 1 000 km au nord-ouest de Buenos Aires, le 11 juin 2022. Le bus transportant l’effectif de Boca Juniors fend la foule comme s’il rejoignait son antre de la Bombonera. Sirènes de police, fumigènes jaune et bleu, drapeaux, chants de soutien et supporters hystériques accueillent les joueurs à leur hôtel de Santiago del Estero. Demain, ils affrontent Central Córdoba, l’équipe locale. Loin de ses terres historiques, Boca se sent pourtant à domicile. Une semaine plus tôt, à La Rioja, sur les contreforts de la cordillère des Andes, ou quelques mois auparavant à Mar del Plata, une cité balnéaire sur la côte atlantique, c’étaient déjà les mêmes scènes. Des allures de tournée des Rolling Stones à chaque déplacement en province. Sauf qu’ici, Mick Jagger s’appelle Darío Benedetto. Tous – certains en pleurs – veulent approcher la star de Boca pour un selfie ou un autographe. « Ça, c’est Boca », répètent les journalistes en direct pour expliquer et décrire ces scènes de liesse populaire vues et revues.

Selon une étude publiée en mai dernier par l’entreprise de conseil Equis, 42 % des Argentins âgés de 16 ans et plus se disent sympathisants de Boca Juniors. On n’est pas loin du slogan « Nous sommes la moitié du pays + 1 » rendu célèbre par l’ancien président du club, Alberto J. Armando. Il avait balancé cette punchline pour marquer son ascendant sur le grand rival, River Plate, soutenu par 35,3 % des personnes interrogées. La réalité, c’est que les déplacements du voisin honni produisent les mêmes effets. Néanmoins, le mythe laisse à penser que deux Argentines s’opposeraient dans cette rivalité, qui excéderait les terrains de football. Boca serait le club des pauvres et des opprimés, River celui des riches et du pouvoir.

En 2015, le président argentin, Mauricio Macri, embrasse un maillot de Boca Juniors à la Bombonera.
En 2015, le président argentin, Mauricio Macri,...

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