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Ici c’était Bordeaux Abonnés
Le 25 août 2022
D’ennemi historique de l’OM et cador de la Ligue 1 à club suscitant l’indifférence en Ligue 2, les Girondins de Bordeaux vivent une descente aux enfers vertigineuse, qui s’accélère à mesure que la ville se parisianise. Est-ce inéluctable ?
Ici c’était Bordeaux


Nous sommes le mercredi 9 mars 2022, il est un peu plus de 20 heures dans un bar du centre-ville de Bordeaux. Pour les passionnés, la semaine sent bon le foot : c’est le dénouement du premier tour à élimination directe de la Ligue des champions. Évidemment, derrière le comptoir, la télé n’affiche pas le logo au scapulaire des Girondins, mais celui de la tour Eiffel. Paris s’y inscrit en grand.

L’établissement déborde de supporters du PSG. Mais attention, stylés, les supporters. Les maillots sont floqués vintage (sponsors RTL, Commodore ou Opel) ou QSI, aux noms des galactiques des dernières années, Messi, KMB ou le Ney.

Made in Bordeaux, 42 ans, supporter des Girondins depuis que j’en ai 5, j’entre, pour rejoindre des amis, un peu bordelais mais surtout parisiens. Une décharge électrifie mon cœur marine et blanc. J’ai l’impression de me trouver dans un sport-bar, du côté du Parc des Princes. Mes pensées se perdent dans mes souvenirs : entre ma sixième et ma dixième année, mon père m’emmenait au Haillan, faire signer des cartes dédicacées, les selfies des 80’s. À l’adolescence, mon frère me faisait découvrir le virage Sud du Parc Lescure, d’où j’admirais Zizou, Duga et Liza battre le grand Milan. Enfin, mes premiers pas dans le monde adulte ont été accompagnés par les titres de 1999 et 2009, marqués au sceau du beau jeu.

Bordeaux n’est plus magique

Groggy, je côtoie mes amis, excités par l’affrontement entre le PSG et le Real. Perso, je regarde avec objectivité : que le meilleur gagne ! J’assiste à la énième désillusion parisienne en CL, comme j’avais assisté à la nôtre, supporters bordelais, en 2010, en quart de finale contre l’OL – avant l’arrivée de QSI dans le foot français. Mes amis sont dégoûtés. Ils enfilent leurs écharpes marquées Auteuil...

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