la revue
Économie
Avoir bons fonds ou pas Abonnés
Le 11 mai 2021
Avides de profits rapides, les fonds d’investissement internationaux se jettent sur les clubs français, crispant les supporters. Mais le modèle peut se révéler vertueux et synonyme de bons résultats sportifs.
Avoir bons fonds ou pas

Durant près de soixante ans, nos clubs ont été majoritairement contrôlés par des collectivités locales ou de grandes entreprises. À l’image de Peugeot à Sochaux, ces entreprises ne recherchaient pas la rentabilité économique, mais faisaient œuvre sociale et soignaient leur image en investissant dans le club phare de la ville. Dans les années 1980, de nouveaux investisseurs privés sont apparus : les entrepreneurs. Jean-Michel Aulas, Bernard Tapie ou Claude Bez en sont les exemples les plus brillants. Aujourd’hui, le pedigree des propriétaires a muté : entrepreneurs locaux, étrangers milliardaires, États ou groupes de supporters… Plus une nouvelle catégorie qui intrigue : les fonds d’investissement.

QUI SONT CES FONDS D’INVESTISSEMENT ?

De façon générique, les fonds de capital-investissement sont décrits comme des acteurs économiques qui achètent des entreprises qu’ils accompagnent dans leur expansion et leur transformation, sur une période souvent comprise entre cinq et sept ans. Ils (re)structurent pour rendre plus rentable, dans le but de revendre plus cher au bout de quelques années. Les motivations des entreprises, des milliardaires ou des entrepreneurs peuvent diverger (image, rentabilité économique, soft power…), mais les fonds d’investissement ont en commun de rechercher un profit financier rapide.

LE PASSAGE DES CLUBS EN ENTITÉS D’ENTERTAINMENT CAPITALISTES

À la fin des années 80, la conversion juridique des clubs de football, d’entités publiques à but non lucratif en entités capitalistiques, susceptibles de distribuer des dividendes aux investisseurs, a déclenché l’intérêt des fonds d’investissement. Sans parler du bouleversement du business model, jusque-là uniquement lié à la billetterie.

L’arrêt Bosman, en 1985, a libéralisé le système des transferts et créé de nouveaux profits pour les clubs autour de l’activité de trading de joueurs. Au début des années 2000, l’explosion des droits TV, tant sur le plan domestique qu’international, a donné aux clubs une exposition jamais atteinte. Ils ont pu...

Contenu réservé aux abonnés

81 % de ce contenu restent à découvrir !

Pour le consulter, vous devez vous connecter ou vous abonner.

commentaireCommenter