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La guerre mondiale du foot Abonnés
Le 12 novembre 2021
Clubs, fédérations, instances internationales, chacun avance ses pions, sécurise ses positions et tente de façonner le football comme il l’entend, mais les batailles se sont longtemps livrées à huis-clos. Jusqu’à ce dimanche soir 18 avril 2021 où la Superligue a révélé au public combien elles sont violentes.
La guerre mondiale du foot


Le petit monde du football est à l’aube d’une révolution majeure. Le jeu, et l’industrie qui s’agite autour, ne tournent plus rond. Oui, les audiences baissent. Oui, l’intérêt pour le spectacle décroît. Le foot fatigue, le nier serait stupide. Chacun tente d’apporter des solutions qui forcément empiètent sur les plates-bandes de l’autre. « Il faudrait éviter de parler de guerre quand on parle de football et quand le monde souffre d’une pandémie sans précédent », s’indignait Gianni Infantino en mai dernier, reprochant à Aleksander Ceferin ses envolées martiales. Et pourtant, la guerre est réelle, qui oppose principalement le premier au second, la FIFA à l’UEFA, chacun avec ses alliés, pour tenter de mettre la main sur l’ensemble du football.

Vous reprendrez bien un peu de football, non ? Un énième France-Finlande ou un petit Zénith-Malmö ? Les réponses de la FIFA et de l’UEFA à la crise ont ceci de commun qu’elles proposent plus de matchs, toujours plus de matchs. A l’origine de l’inflation, le besoin impératif qu’ont les présidents des instances de s’assurer le soutien des petites fédérations pour rester en place. Étrangère aux calculs politiques, la Superligue limitait certes l’accès à la fête, mais garantissait au moins des affiches de qualité.

La stratégie de l’UEFA repose sur l’inflation de la médiocrité. L’instance européenne a ainsi lancé deux compétitions de second rang : la Ligue des nations, qui remplace les matchs amicaux de préparation, mais rajoute in fine des dates au calendrier ; la Ligue Europa conférence, une C4 qui donne un goût de rêve européen à bas coût aux pays de l’Est et aux équipes moyennes d’Europe occidentale indignes de la C3. La prochaine refonte de la C1, avec le système suisse, doublera le nombre de confrontations à l’intérêt sportif très limité. Encore plus de Sheriff Tiraspol-Chakhtar Donetsk,...

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