Avec Thierry Roland, ils ont incarné pendant des années LES voix télévisées du football. Ça, c’était avant Canal+ et la révolution du commentaire. Depuis, Jean-Michel Larqué a mis son accent du Sud-Ouest, ses compétences et son humour au service de RMC. Mais pas sa langue dans sa poche.
Après le duo Roland-Larqué, l’école Canal a pris le dessus. Les commentaires te semblent-ils plus précis qu’à votre époque ?
Jean-Michel Larqué : Plus précis, je n’en doute pas une seconde. Mais est-ce vraiment ce que les gens attendent ? Je suis toujours aussi stupéfait quand, pendant la présentation d’un match, le journaliste-commentateur commence à t’expliquer que l’équipe va jouer en 3-5-2 avec un piston droit plus performant, et bla, bla, bla… Franchement ! J’ai posé la question à ces gens qui regardent le football à la télé, qu’ils soient des spécialistes ou pas : ils s’en tamponnent le coquillard ! Ce qu’ils attendent d’un commentaire, ce n’est pas que le journaliste se substitue à l’entraîneur. Que l’équipe joue en 4-3-3, en 3-5-2 ou en 4-4-2, les gens s’en foutent. Donc, je pose une question : tu commentes pour toi ou pour les gens qui t’écoutent ?
Et ces gens, qu’attendent-ils ?
Jean-Michel Larqué : De l’émotion, c’est de l’émotion qu’ils veulent. Et j’en vois de moins en moins, de l’émotion. Il me semble qu’avec Thierry, on était plus en adéquation avec ce qu’attendait le public. Alors, que l’on ait été moins précis sur les datas, la possession de balle, les frappes à l’extérieur ou cadrées, c’est possible. Mais on n’avait pas les outils d’aujourd’hui, on n’allait pas les inventer. Tout ce qu’on connaissait, c’était le nombre de corners. Et puis, il y a des datas fantaisistes, ce truc qui s’appelle, je crois, les « expecting goals », je dois mal le dire (rires). Il faut n’avoir jamais joué au football pour considérer qu’on peut s’appuyer sur ce type de statistiques. Si tu fais la passe à un cul-de-jatte, il ne marquera jamais. Si tu fais la passe à un mec qui a les boîtes de ses chaussures aux pieds...
Pour le consulter, vous devez vous connecter ou vous abonner.
Comment ça, Rolland aurait, à l’antenne, quelques tics de langage et de syntaxe, voire idéologiques ? Rendez-vous pour vérifier et compter les points dès la prochaine émission avec nos cartes de bingo. S’il est en forme, c’est 15 minimum.
Les 24 h chrono de Gilbert par Jérôme THOMAS (dialogues) et Constance GOURNAY (Photos)