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#MeToo, Too much ? Abonnés
Le 16 février 2022
Après la diffusion du documentaire de Marie Portolano et Guillaume Priou, Je ne suis pas une Salope, Je suis une Journaliste, une lame de fond s’est abattue sur le monde du journalisme sportif. Pour le meilleur ?
#MeToo, Too much ?


En laissant la parole à des femmes victimes de sexisme dans les rédactions sport, mais jouant parfois trop l’ambiguïté de l’extra-sportif, Je ne suis pas une Salope, Je suis une Journaliste a donné le coup d’envoi d’une chasse aux relous, aux dragueurs insistants, aux frotteurs, aux palpeurs de nichons, aux souleveurs de jupe, aux harceleurs, aux violents, aux sales types, aux dénigreurs, aux mecs cassants, aux violeurs… Un mélange explosif et dans l’air du temps de fautes, de torts et de culpabilités.

J’étais convaincue. Après MeToo, le documentaire de Marie Portolano et Guillaume Priou, diffusé le 21 mars dernier sur Canal+, était une initiative nécessaire et courageuse. Il s’inscrivait dans un contexte de libération de la parole des femmes, rares dans ce milieu d’hommes. Les enquêtes internes se multipliaient, les services des sports se restructuraient, les plateaux télé se déchaînaient, des cellules psychologiques s’ouvraient, les hommes rasaient les murs, les femmes osaient enfin dénoncer leurs tyrans. Bref, une course contre la montre et contre la bite pour basculer dans un nouveau système, fait de rapports cordiaux et normalisés.

J’ai toujours pensé, mais peut-être plus tard que certains autres, que ce mouvement était crucial et bénéfique. Qu’il a planté les fondations d’un monde plus sain, le fameux monde d’après.

C’était mieux avant ?

Marianne Marko
Marianne Marko

Des années plus tôt, au siècle dernier, dans l’indifférence générale, Marianne Mako avait essuyé les plâtres, dans Téléfoot. Entourée de journalistes sportifs misogynes et hautains, cette pionnière avait accepté que sa chronique s’appelle Crampons Aiguilles. Elle n’avait pas eu le choix. Il fallait contextualiser sa présence, la justifier. Prévenir les réticences des plus récalcitrants – soyez indulgents, ce n’est pas qu’une histoire de crampons, on a mis une lichette de talons et de porte-jarretelles pour exciter Monsieur Trucmuche, mais quand on rentrera dans le vif du...

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