Jusqu’en 1820, dans les public schools anglaises, les étudiants se disputaient le ballon sans règles et avec une grande brutalité. C’est pourtant là que les premières lois du football sont nées, avant d’être formellement codifiées dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Au XIXe siècle, l’Angleterre est la première puissance économique. Avec ses colonies, elle règne sur le monde. Pour incarner cette domination, elle a besoin de jeunes gens forts. Elle fait donc appel à des pédagogies sportives destinées à produire des muscular christians parés de ces vertus masculines que sont la force, le courage, l’endurance et… la morale chrétienne. Le mouvement y apparaît dans la première partie du siècle, avant de se propager dans les années 1860 aux États-Unis, d’où viennent de nombreux sports populaires.
Le « foot-ball », qui donnera naissance au football et au rugby, gagne en notoriété dans les public schools anglaises, réservées à l’élite du pays. Entre 1820 et 1862, ce sont les élèves et le personnel qui en fixent les règles, souvent différentes d’une école à l’autre, chaque école étant très attachée à ses spécificités et réticente à l’uniformisation. L’unification des différents règlements, ceux de Sheffield et de Cambridge notamment, donne naissance au premier code de la Football Association (FA) en 1863, sur les chaises du Freemasons’ Tavern.
Des règlements différents selon les endroits vont perdurer jusque dans les années 1880. La création de la Rugby Football Union (RFU), en 1871, signe la séparation du football et du rugby, mais l’unification définitive des règles prend quelques années de plus. En parallèle, ces règles évoluent : progressivement, apparaissent les arbitres, le changement de camp obligatoire à la mi-temps, le hors-jeu, le penalty, etc.
À l’origine, dans les public schools, les règles sont l’expression du nationalisme britannique, une adaptation des enseignements de l’Église d’Angleterre pour justifier et conserver les principes de l’Empire. Il s’agit de ne rien perdre de la spontanéité et de la vigueur des matchs tout en...
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Les 24 h chrono de Gilbert par Jérôme THOMAS (dialogues) et Constance GOURNAY (Photos)