Didier Digard, Will Still… Que penses-tu de la nouvelle génération de coachs en Ligue 1 ?

Mathieu Bodmer  : Le football évolue constamment. Ce n’est plus du tout le même sport. Le renouvellement des générations est donc positif, qu’il s’agisse des coachs, des dirigeants de clubs ou des présidents. Ils sont face à une nouvelle génération de footballeurs, qu’il faut gérer, avec qui il faut discuter et qui ont besoin d’être stimulés d’une façon différente d’il y a vingt ans. Les nouveaux coachs font souffler un vent de fraîcheur, avec un nouveau management, plus proche, plus ouvert. On en a besoin pour accompagner la transition dans le football français.

Didier Digard coach, ça te surprend, toi qui l’as côtoyé comme joueur ?

Mathieu Bodmer  : Je ne suis pas surpris. Sur le terrain, c’était déjà un tacticien. Je le sentais quand il jouait à Nice. Il avait du charisme, c’était un leader et il était capable d’aller voir le coach pour lui demander de changer de système quand on était en difficulté. Il faisait parfois les discours avant le match et à la mi-temps.

Fut un temps où le coach était au cœur des projets. Aujourd’hui, c’est le staff dans sa globalité. Est-ce une différence avec la génération précédente ?

Mathieu Bodmer  : Complètement ! Le rapport entre coachs et joueurs est différent. Les staffs sont beaucoup plus larges aujourd’hui, avec différents types de profils. L’économie pèse de plus en plus sur les choix du coach, qui doit prendre en compte la valorisation des actifs. Il y a vingt ans, tu avais le coach, l’adjoint et l’entraîneur des gardiens, qui pouvait s’occuper de la préparation physique. Aujourd’hui, le staff d’un club moyen, c’est six ou sept personnes au minimum. Le rôle du coach est plus étendu : il doit manager...