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On supporte comme on manifeste Abonnés
Le 25 août 2022
Violence et rébellion sont de plus en plus souvent associées aux stades. L’actualité regorge d’exemples. Mais tous ne sont pas de même nature. Dans les tribunes, tous les comportements, sentiments et émotions s’expriment, à l’image de la place démentielle du football dans la société.
On supporte comme on manifeste


Violence et rébellion sont de plus en plus souvent associées aux stades. L’actualité regorge d’exemples. Mais tous ne sont pas de même nature. Dans les tribunes, tous les comportements, sentiments et émotions s’expriment, à l’image de la place démentielle du football dans la société.

Le football tient une place très importante dans nos sociétés. Pas un jour ne passe sans qu’un quotidien généraliste ne se penche sur son cas, pour en relayer les dernières évolutions, péripéties ou soirées euphorisantes – ce qui a le don d’agacer ceux qu’il n’intéresse pas et qui n’en saisisse pas les contours historiques, culturels et sociaux. Pour les passionnés, le football est un marqueur de l’humeur de la semaine. Quand leur équipe gagne, les jours qui suivent sont plus joyeux et agréables qu’après la défaite. Le pas est un peu plus léger, le noyau accumbens excité et le relativisme de rigueur. La décharge émotionnelle provoquée par le football est une réalité palpable. Il n’est d’ailleurs pas toujours simple de naviguer entre euphorie et dépression, au gré des performances de onze joueurs sur un terrain. Quand la balance est déséquilibrée, ça peut déborder. Mais il y a d’autres raisons aux colères d’une tribune.

Du pain et des jeux

Les siècles ont passé, les civilisations aussi, les formes de pouvoir évolué, et pourtant, nous avons deux mille ans de retard. Si le football est si important, c’est que la société affiche de sévères dysfonctionnements. Nous en sommes toujours au temps de l’Empire romain. Panem et circenses. Du pain et des jeux. L’influence du football sur le quotidien de millions de supporters est majeure, phénomène largement entretenu par nos autorités politiques, qui estiment que plus les gens y pensent, moins ils réfléchissent à leur vie et à leur condition. Si ces mêmes gens étaient conscients de la réalité...

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