1. Pelé l’âge d’or du football brésilien

Pelé incarnait la magie du football, il a transformé le football en activité artistique : il était le football. Avant l’avènement d’Edson Arantès do Nascimento, le Brésil n’était pas la meilleure équipe du monde, ni même la meilleure sélection sud-américaine devancée par l’Uruguay et l’Argentine. Avec celui qui allait devenir le roi Pelé, le Brésil devint le pays du football, remportant entre 1958 et 1970. Ces victoires ne prêtèrent pas à discussion et furent très appréciées. Le Brésil de l’époque cachait toutes les cases : 1/ le résultat. 2/ un football de rêve pratiqué par des magiciens. 3/ un football qui cultivait une réelle identité brésilienne, les meilleurs footballeurs brésiliens jouant au pays. A la fin des années 1950 et au cours des années 1960, les organisateurs de matchs de prestige et de tournois estivaux de grande valeur sportive et économique se battaient pour avoir la meilleure équipe de club du monde: le Santos de Pelé et Zito, de Melgavio e Dorval, de Coutinho et Pepe, sans oublier le Botafogo de Garrincha, Nilton Santos, Didi, Zagallo, Amarildo, Quarentinha, Manga.

2. Lula-Bolsonaro et le déclassement du football brésilien

Depuis sa naissance en 1500, la société brésilienne s’est révélée très polarisée. Les détenteurs des moyens de productions et des capitaux, grands propriétaires terriens, producteurs de sucre et de café, chercheurs d’or, exploiteurs de caoutchouc, s’opposant aux prolétaires, travailleurs pauvres et aux esclaves déportés par millions du continent africain. Depuis une décennie le principal clivage politique au Brésil oppose les partisans de Lula à ses opposants irréductibles incarnés par la figure de Jair Bolsonaro.

Pour l’extrême-droite bolsonariste, Lula est un dangereux subversif et révolutionnaire qui menace les fondements de société brésilienne. L’équivalent d’un Lénine ou d’un Fidel Castro en somme. Rien de plus faux. Le parti...