Passés la surprise de l'annonce et les commentaires sur les dessous du retour en Bleu de l'attaquant madrilène, il est temps de s'interroger sur les conséquences dans le jeu de la sélection de Benzema et notamment la possible mise en danger de l'équilibre de l'équipe.

En 2018, Deschamps avait trouvé la clé tactique en compensant la présence de Mbappé sur le côté droit par un milieu gauche plus défensif en la personne de Matuidi. Bien que ce ne fût pas son poste habituel, sa grande capacité d'adaptation et son énorme abattage avaient permis à Blaise d'être à l'aise dans ce rôle. En phase défensive, Griezmann glissait volontiers à droite pour pallier l'éventuelle absence de repli de Mbappé lorsque celui-ci s'était rapidement projeté vers l'avant, et ce coup de Grizou permettait paradoxalement à l'équipe de ne jamais exploser.

Ce 11 en apparence déséquilibré avait montré qu'il n'était pas une composition de papier et avait prouvé tout au long de la compétition sa grande solidité, faisant même parfois regretter aux amoureux du football Champagne son côté pas assez pétillant. On aimait alors rappeler que Deschamps était moins le roi des bulles que le roi du bol.

La présence de Benzema pose un double problème d'équilibre : défensif mais aussi, et on en parle moins, offensif. Défensif d'abord car on n'imagine pas l'ancien Lyonnais revenir pour porter les gourdes et distribuer les chasubles, on n'a pas rappelé Karim pour qu'il rame. Même si en sélection Olive étonne, il y a donc peu de chance qu'il intègre la New Team de l'EDF. On fait également une croix sur l'option Mbappé seul avant-centre. Si Mbappé est à droite, difficile d'imaginer Coman à gauche, il faudra sans doute envisager une option plus défensive : Rabiot, Pogba voire Lemar, dont les progrès sont  indéniables et qui a plus de...