Dans l'histoire du football, le rachat de clubs étrangers par des hommes d'affaires venus du bout du monde est une pratique récente mais croissante. Le premier à avoir franchi le pas est bien entendu l'oligarque russe Roman Abramovitch. En 2003, il acquiert le Chelsea Football Club. Dans la foulée, des businessmen américains lui emboîtent le pas, et s'implantent à leur tour en Premier League. À commencer par un autre grand club de Londres, Arsenal. Puis deux autres équipes jouant en rouge, et localisées dans le Nord-Ouest de l'Angleterre, Liverpool et Manchester United.

Ces hommes venus d'outre-Atlantique recrutent en masse, doux euphémisme, et pour des salaires mirobolants. Une pratique à laquelle ils ne pourraient pas s'adonner dans leur pays d'origine en raison du salary cap en vigueur dans les 5 Ligues Majeures : NBA, NHL, NFL, MLB et MLS. Et facilitée par la promulgation de l'arrêt Bosman, ainsi que la libre circulation des capitaux, des personnes et des biens, garantie par l'adoption par voie référendaire du Traité de Maastricht en 1993. Les deux étant par ailleurs intimement liés. Tant et si bien que l'abrogation de l'arrêt Bosman ne pourrait se faire sans celle du Traité de Maastricht, laquelle aurait des conséquences lourdes sur les 27 pays membres de l'Union Européenne. Et pas seulement sur le plan du ballon rond. Je referme la parenthèse.

En 2008, Manchester City tombe dans l'escarcelle des Émirats Arabes Unis. Après Chelsea, Arsenal, Liverpool et Manchester United, ça fait cinq clubs, et non des moindres. Mais les seconds couteaux du championnat d'Angleterre intéressent aussi les grosses fortunes du monde entier. Leicester bat pavillon thaïlandais. Wolverhampton appartient à Fosun International, le plus grand conglomérat privé de Chine continentale. Le drapeau chinois flotte également à Southampton. L'Arabie Saoudite vient de faire l'acquisition de Newcastle. Crystal Palace est l'une des...