Francis Matter (43 ans) est abonné à la revue After Foot. Il cultive une passion commune avec Gilbert en supportant le Racing Club de Strasbourg.

Les propos de l'entraîneur du RC Strasbourg (« On n’est pas là pour faire les beaux, pour plaire aux téléspectateurs ») ont ravivé les flammes de l’éternelle controverse sur le niveau et le jeu proposés en L1. Mais la problématique n’est-elle pas en réalité plus complexe ?

Une véritable déferlante de critiques s'est abattue sur l’entraineur alsacien à la suite de ses déclarations. Il est devenu depuis lors un véritable symbole de « l’anti-football », de l’état d’esprit supposé étriqué des entraineurs français, en somme de toutes les tares possibles et imaginables. Mais quand tous ces commentateurs chargent le coach strasbourgeois, ne se trompent-t-ils pas à la fois de sujet et de cible ?

Examinons tout d’abord la cible. On peut s'interroger sur sa légitimité tant le décalage est patent entre la violence des critiques et « l’influence » réelle ou supposée de Laurey et du RCS dans le foot français. Quel est l’intérêt d'éreinter cette personne ou ce club aujourd’hui ? Il est d’ailleurs assez amusant de constater qu’après avoir été le club « hype » entre sa remontée en L1 en 2017 et 2019 avec sa victoire en Coupe de la Ligue et ses matchs européens (8 ans après une liquidation judiciaire et une renaissance en CFA2), il est devenu en une soirée le représentant du football défensif total, de l’équipe ennuyeuse par excellence. Aujourd’hui, l’équipe tendance est Lens, après une saison pleine de mérite. Mais qu’en sera-t-il la saison prochaine quand il faudra gérer les éventuels départs de joueurs-cadres qui se sont révélés cette saison, quand il y aura 2 matchs par semaine si qualification en Europa League il y a, quand la chance aura un peu tourné ? Si les Sang et Or jouent...