Des blessures plus nombreuses et plus longues, le football en overdose

En novembre dernier, la BBC revenait en détail sur l'augmentation significative des blessures en Premier League. En seulement trois mois de compétition, 196 blessures avaient été comptabilisées, marquant une augmentation de 15% par rapport aux quatre saisons précédentes. Pour trouver le coupable, tous les yeux sont braqués sur la Coupe du Monde 2022 jouée en hiver, en pleine saison. Un rapport du groupe mondial d’assurance Howden faisait état d’une augmentation de la durée d’absence moyenne (de 11,35 à 19,41 jours) dans les cinq grands championnats dès janvier 2023. Pourtant, le Mondial 2022 n’explique pas tout et cette tendance était déjà en marche durant les saisons précédentes. Un même rapport publié par le groupe Howden évoquait une augmentation de 20% des blessures dans les cinq grands championnats sur la saison 2021-2022. Entre la pandémie mondiale et la Coupe du Monde au Qatar, les joueurs ont dû faire face à des dérèglements inédits du calendrier.

Sur ce thème, le train des instances (FIFA, UEFA) et celui des acteurs (joueurs, entraîneurs) avance dans des directions diamétralement opposées. Pendant que les uns se plaignent de la fatigue physique et mentale qu’entraîne ce calendrier infernal, les autres travaillent sans relâche sur la création de nouvelles compétitions (Ligue des Nations, Conference League) et l’augmentation des équipes pouvant y participer (Coupe du Monde à 48 sélections, réforme des Coupes d’Europe). Pour les clubs, les enjeux financiers sont colossaux, avec une inflation constante et une pression accrue des fonds d’investissements exigeant un certain rendement. Difficile donc d’imaginer les clubs se passer de leurs meilleurs joueurs durant quelques matchs pour les préserver. À l’inverse, la course au marketing et aux tournées promotionnelles les poussent à participer à cette folie des grandeurs. Le 22 décembre dernier, le FC Barcelone...