Arrigo Sacchi, grand entraîneur de Milan, raconte cette anecdote : « Un jour, Van Basten m'a demandé pourquoi nous devions vaincre et convaincre. Je lui ai répondu que si tu ne fais que vaincre, tu as ton nom dans les statistiques. Mais si tu convaincs, tu entres dans le livre de l'imaginaire. » D'autres adeptes du beau jeu pensent comme lui, de Guardiola à Bielsa en passant par Daniel Riolo. A mon modeste niveau, je suis également d'accord avec cette affirmation.

Bien que je sois aveugle, le beau jeu est important pour moi, pas besoin de voir pour apprécier les belles équipes. Je pense que si elles peuvent perdre de temps en temps contre une équipe qui joue la défense à outrance, les belles équipes triomphent toujours sur la durée.

Toutefois, la phrase de Sacchi s'applique-t-elle dans les tournois internationaux, et notamment en coupe du monde ? Le beau jeu est-il indispensable pour briller dans ces compétitions de courte durée ? Je répondrai à cette question par une réponse de Normand: tout dépend de la définition que l'on donne au terme "briller". A mon sens, il y a une différence entre un championnat et une coupe d'Europe qui s'étale sur une saison, et un Euro ou une coupe du monde qui dure un mois. Si les équipes présentes en coupe du monde disputaient un championnat sur toute une saison, je pense que le vainqueur final serait différent.

L'histoire montre que généralement, au jeu des pronostics, les équipes données gagnantes en début de tournoi sont celles qui offrent du spectacle, ou qui sont censées l'offrir. Et pourtant, ce sont trop rarement ces équipes qui remportent la coupe du monde. Décryptons ainsi chaque coupe du monde. Je n'ai rien à dire pour celle de 1930, car je n'ai pas assez de connaissances....