L’objectif de mon papier n’est pas de justifier le niveau de certains dirigeants en masquant leurs compétences parfois limitées mais plutôt d’interroger les exigences souvent inatteignables voire contradictoires que l’on a vis-à-vis d’un président de club de football professionnel. Si le métier de dirigeant de club fait rêver plus d’un suiveur du ballon rond à commencer par Daniel dans l’After, il semble de plus en plus difficile de trouver le profil parfait, cochant toutes les cases. Je traite dans ce papier volontairement du cas où le président / directeur n’est pas actionnaire du club, ce qui ajoute une difficulté supplémentaire à son métier.

Ainsi, un « bon » président de nos jours doit avoir les qualités suivantes listées pêlemêle de manière non-exhaustive : être à l’aise en politique pour assoir sa place au sein des instances, savoir bien communiquer pour entretenir une bonne relation avec les supporters, gérer les égos des joueurs, bien connaître le football, avoir un réseau lui permettant de s’entourer de profils compétents, ne pas dépenser plus qu’il ne gagne tout en ayant des résultats sportifs satisfaisants, connaître la culture et l’environnement du club, gérer une entreprise surexposée médiatiquement. La liste est longue et les qualités requises nombreuses.

Le principal ennemi d’un directeur de club est sans doute le temps. Comme le disait Thierry Henry en parlant du métier d’entraîneur, « le temps, c’est un truc qu’on n’a pas. Même le temps n’a pas de temps pour le temps. […] Mais il faut du temps ». Présider un club de football c’est donc jongler continuellement entre le court et le long terme. Avoir une équipe assez compétitive pour gagner le prochain match, tout en préparant le mercato pour le moyen terme et en investissant dans le centre de formation pour le long terme. La pression temporelle qui...