Le football est le reflet de notre société, c’est un fait. Il porte en lui les aspirations de tout un chacun, l’envie de se dépasser, de sortir du lot de faire quelque chose de sa vie. C’est, tout comme en société, un univers de caste, d'appartenances : si l’on devait donner un modèle de comparaison, on le trouverait dans la société du 18ème siècle.

D’un côté les nobles, ceux-là ont le football dans le sang au sens large du terme. Ils ont reçs une éducation footbalistique souvent héréditaire, qui leur confère une aura par rapport aux autres fans de foot qui relève presque du sacré.

Ces gens-là ont reçu, comme un héritage, leur amour du football. « Papa m’emmenait au vélodrome, je l’ai vu pleurer pour la première fois devant le but de Kostadinoff etc… »

Ce sont les légitimes du football.

Vient ensuite le clergé. Ici, les instances du foot. Désuètes, déconnectées des réalités du terrain, elles vivent à l’intérieur de la société mais n’en saisissent plus les enjeux, les envies. Elles se parent de leurs beaux habits à chaque competitions tout en n’oubliant jamais de se donner un rôle plus beau qu’il n’est.

Reste la catégorie qui nous intéresse. Le tiers-état. Les footix.

Ceux là, n’ont pas d’attache régionale, pas d’ancêtre pour justifier leur amour de l’OM plutôt que le PSG. Et surtout aucune légitimité auprès du reste de la société. Ils portent un jogging du Bayern avec une casquette de Chelsea. Ils vont au Parc des Princes sans connaître le nom des tribunes. Le crash de Munich en 1958 ne leur dit rien et le stade du Maracanã leur évoque plus une danse de fin de soirée plutôt que la Coupe du monde au Brésil. Ceux-là ont la gorge serrée quand Gilbert leur demande tout sourire «...