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Oui, le football est identitaire... Mais est-ce vraiment un problème ? L'édito de Daniel Riolo et Gilbert Bribois.
Le quartier. Ne pas oublier d’où on vient, la règle d’or du joueur de foot. Les quartiers, les banlieues au sens large, ce réservoir immense dans lequel naît la grande majorité de nos joueurs. À l’instar de ce qui se passe aux USA avec les joueurs NBA, depuis deux décennies, notre football vit à l’heure d’une forme de ghettoïsation. Suffisant pour dessiner une identité commune ?
Double champion d’Afrique, champion olympique, Ballon d’or africain, double meilleur buteur de la CAN, auteur d’une bicyclette d’anthologie contre les Bleus… Patrick Mboma a un palmarès qui en fait l’un des plus grands joueurs africains de l’histoire. Patrick, à l’After, on l’adore ! Intelligent, réfléchi et pertinent, il a partagé de nombreuses émissions avec nous. Il raconte ici, en toute franchise, son parcours de binational, entre France et Cameroun.
Il y a vingt ans, en direct sur TF1, pelouse envahie, le « match de la réconciliation » était interrompu un quart d’heure avant son terme. Retour sur un fiasco qui a laissé des traces.
Le foot, représentation d’une société multiculturelle apaisée ? En 2018, l’affaire Özil a révélé que ce fantasme était trop beau pour être vrai. Quelles leçons en tirer ?
L'After, c'est du foot, mais aussi beaucoup de bon mots. Compilation.
On l’a accusé d’avoir barré la route des Bleus à Karim Benzema, il est fan du Barça mais pas de son engagement indépendantiste, ses positions sur le communautarisme, dans le foot notamment, suscitent la polémique : Manuel Valls s’en explique avec Daniel Riolo. Sans langue de bois.
Avec son titre olympique, ses deux Euros et ses deux Coupes du monde, les Bleus comptent parmi les grandes sélections nationales. Pourtant, les clubs français n’ont à leur actif qu’une Ligue des champions (l’OM, en 1993) et une Coupe des coupes (le PSG, en 1996). C’est le paradoxe du football tricolore : il est populaire, mais n’est pas, comme chez nos voisins, un élément de l’identité du pays.
Les Anglais sont bons de la tête, surtout sous la pluie, les Allemands un peu bourrins et disciplinés, les Brésiliens forcément beaux, les Italiens truqueurs… Dans le foot des années 1970 et 80, les clichés étaient constitutifs d’une identité aux traits grossiers. Retour sur un foot pas encore globalisé et qui avait du style.
Bienvenue au bloc, pour une opération à cœur ouvert des « bi » de l’After. Depuis avril 2006, ils font ou ont fait les beaux jours de l’émission qui dit encore plus fort ce que les binationaux pensent et disent déjà tout haut.
Le 27 mai dernier, le FC Metz dévoilait son nouveau logo. Depuis 2018, c’est la 8e équipe de Ligue 1 à en changer, preuve qu’il est devenu un enjeu stratégique pour le développement de « l’entreprise club ». Au profit des nouveaux consommateurs ou au détriment des supporters ?
Les apparences sont parfois trompeuses : associés sur le même drapeau, le vert, le rouge et le bleu peinent à s’unifier et la Seleção portugaise souffre d’un déficit d’amour au profit des clubs. Ses victoires et les réussites des Figo, Ronaldo ou Mourinho n’effacent pas toujours certains réflexes identitaires. Explication d’un héritage qui peut virer à la schizophrénie.
Pour le football, il n’y a pas d’ex-Yougoslavie. Plongée au cœur des Balkans, où le ballon est plus fort que les fusils.
Longtemps, les supporters anglais voyageaient pour conquérir des territoires et affirmer leur identité. Aujourd’hui plus mesurés, ils restent puissants. N’est-ce pas l’Angleterre du Brexit qui a dit merde à Bruxelles et fait avorter le projet de Super League ?
Ancien hooligan, John est supporter de West Ham et de l’équipe d’Angleterre. Il témoigne au micro de Julien Laurens.
En l’absence de régulation, « l’archipélisation » du football européen est entrée en phase terminale. Des aires d’influence culturelles, linguistiques ou topographiques sont-elles la parade ? Exemple avec le triptyque Allemagne-Autriche-Suisse.
Au cœur de cet Euro 2020 si particulier, le football serait devenu politique. Comme si l’on y avait découvert subitement le caractère intrinsèquement politique du sport de haut niveau.
Même s’il gagne du terrain et des parts de marché aux États-Unis, le soccer est encore loin des trois sports principaux, football US, basket et baseball. Il ne serait pas constitutif de l’identité américaine.
Entre le foot d’hier et celui d’aujourd’hui, la séparation a eu lieu il y a trente ans. La manière dont nous la vivons en dit long sur les animaux sociaux que nous sommes. Que cherchons-nous au juste dans le football ? Pas sûr que nous le sachions nous-mêmes.
L’Amérique latine est la région du monde où la passion pour le football est la plus exacerbée. Point commun à tous ses pays, le football y est constitutif de l’identité nationale, à la fois héritage historique et culturel et lien indéfectible avec les origines.
Pour les passionnés de football, le ballon continue de rouler après le match. L’écriture est sans doute la meilleure façon d’immortaliser ces émotions. En Argentine, une émission de radio a réussi ce pari fou de conjuguer football et littérature.
L’Italie a remporté l’Euro 2020 et l’on ne parle plus de catenaccio mais de jeu, faisant l’éloge de cette équipe courageuse et portée vers l’avant. Mancini a-t-il fait sauter le verrou ? Il a en tout cas entamé une révolution.
Comment ça, Gilbert aurait à l’antenne quelques petits tics de langage, syntaxiques, voire idéologiques ? Rendez-vous dès la prochaine émission avec nos cartes de bingo pour vérifier. Et compter les points. S’il est en forme, c’est 15 minimum.
Ses couleurs, son nom et son symbole : la Roma a tout pris de Rome. Née en 1927 de la fusion de plusieurs clubs de la capitale italienne, elle s’est forgé une solide carapace identitaire. Plongée au cœur de la Romanità.
Autoproclamé « club le plus raciste du pays » par une frange de ses ultras, le Beitar Jérusalem est aussi le plus populaire d’Israël. Depuis dix ans, les propriétaires successifs se battent pour le rendre plus fréquentable, mais pour ses supporters, les résultats sont moins importants que l’identité du club.
Qu’est-ce qui réunit des corbeaux, le pape, Aragorn et Carrefour ? La lutte acharnée des supporters de San Lorenzo, qui consacrent leur vie et leur argent à récupérer leur identité perdue. Grâce à eux, le club argentin a enfin retrouvé son quartier historique, plus de quarante ans après en avoir été chassé par la dictature militaire. Un vrai miracle.
Par Jérôme Thomas (dialogues) et Bernard Martinez (photos).
Le RC Strasbourg est un club instable, qui a enfanté des générations de supporters aussi vite enchantés que démoralisés. Les médias nationaux ont vu dans sa descente aux enfers, conclue par un dépôt de bilan en 2011, puis dans sa remontée depuis le monde amateur, le soutien indéfectible d’un public fidèle. La réalité est plus complexe.
L’Athletic Bilbao est le seul club des grands championnats européens à ne recruter que local. Les chantres de l’internationalisme et du vivre ensemble peuvent bien s’en offusquer, au Pays basque, le modèle rend fier et ne fait pas débat, même s’il provoque des tensions dans la région.
*Nous et seulement nous
L’histoire du football insulaire et de son porte-drapeau, le SC Bastia, de retour en Ligue 2, est faite d’anecdotes, d’exploits et surtout de passion. Et comme dans un couple, il n’y a pas de passion sans excès.
On dit que la communauté favorise le repli sur soi. Dans le foot, c’est souvent le contraire qui se produit. Se rassembler autour d’une identité commune n’est pas synonyme de sectarisme.
Le positionnement politique des supporters influe-t-il sur leur façon d’envisager le football ? Si l’on se fie aux résultats d’une enquête réalisée auprès de 1 000 fans, il semble que la réponse soit oui.
L’introduction de la VAR dans les lois du football ne devait en rien les modifier, mais se contenter d’apporter une aide aux arbitres dans quelques cas épineux. Une promesse dévoyée, parce qu’arbitrage vidéo et football sont incompatibles. Autopsie d’un fiasco.
S’il est une information à retenir de cette fin de saison, c’est l’acquisition par Amazon des droits TV de la LFP jusqu’en 2024. Les choses vont changer, se moderniser. Doit-on le regretter ?
Remporté par l’équipe la plus complète et qui a montré le plus de maîtrise, l’Euro n’a tactiquement rien révolutionné. On peut néanmoins en retenir quelques tendances de fond.
Mal en point, le 1.FC Kaiserslautern est un traditionsverein, un club historique de la Bundesliga, qui végète en 3e division. En Rhénanie-Palatinat, aux lendemains qui chantent, on préfère le passé qui rassure, dans le souvenir du grand Fritz Walter et des héros du Miracle de Berne.
Mohamed Bouhafsi nous raconte son histoire aux côtés de l'After.
Ce maillot du Real Madrid a été porté par Alfredo Di Stefano en Liga lors de la saison 1958-1959. Il fait partie de la collection de Louis Nicollin. C’est le journaliste Max Urbini, ancien rédacteur en chef de France Football qui l’a offert à Loulou, après avoir remis le Ballon d’or à l’attaquant du Real en 1957 et 1959. Di Stefano est l’un des rares à avoir joué pour trois sélections différentes. L’Argentine, son pays de naissance (6 sélections), la Colombie (4 sélections non homologuées par la FIFA) et l’Espagne (31 sélections). Une rareté qui fait de lui l’un des seuls trinationaux de l’histoire du foot.