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Bruno Satin : «On traverse une zone de fortes turbulences» Abonnés
Le 13 mars 2024
Ami de l’After, ancien numéro 1 du football chez IMG, Bruno Satin s’assoit dans une brasserie parisienne pour parler de ses trente-cinq ans de carrière, de sa passion pour le football et aussi, un peu, de ses emmerdes. Siègeant au board de l’Union des agents sportifs français (UASF) et de la European Football Agents Association (EFAA), il est aux premières loges pour assister à l’évolution d’une profession en plein bouleversement.
Bruno Satin : «On traverse une zone de fortes turbulences»

De l’extérieur, l’agent est un personnage curieux, intervenant dans les relations entre joueurs et dirigeants, joueurs et journalistes. On se demande s’il est un facilitateur ou un « complexificateur » du football. Comment tu te définirais ?

Bruno Satin : Je suis un rêveur. Quand, comme moi, tu n’as pas eu le talent pour être joueur, tu entres dans ce milieu d’abord par passion. Tout part de là. J’ai commencé à aller au Parc à 10 ans. J’étais même le chef du kop de l’équipe de France dans les années 1970. Quand Platini marque le coup franc qui nous qualifie pour le Mondial en Espagne, j’étais là. On se tapait les queues tout autour du Parc des Princes pour les matchs décisifs. Et ensuite, les rencontres. À la fin des années 1980, j’ai connu Éric Renaut, qui terminait sa carrière : 300 matchs au PSG, au Matra Racing, au Red Star. Au Red Star, pas mal de jeunes joueurs lui demandaient des conseils.

Tu crées la société SMC en 1989, avec Renaut et Axel Lablatinière, ancien journaliste, à une époque où le métier existe à peine…

Bruno Satin : Il y avait tout de même quelques conseillers qui exerçaient dans le milieu : Pierre Garonnaire, ancien découvreur de talents pour Saint Étienne, Michel Benguigui, Marius Sablier, Alain Migliaccio, Charley Marouani, l’agent de Luis Fernandez, qui venait du show business, Jeannot Werth. C’était la fin des années 1980, le début des années Tapie et de la rivalité Bordeaux-Marseille. Le premier joueur qu’on représente, c’est Benjamin Clément, au Red Star. Et le premier président avec qui je me retrouve dans un bureau, c’est Jean-Louis Campora, à Monaco, un poids lourd du football français. J’ai 28 ans. Je tâtonne un peu, je suis très impressionné. La négo se passe bien, le joueur signe...

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