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Le plus vieux métier du monde Abonnés
Le 13 mars 2024
Je vous parle d’un temps où les joueurs avaient l’amour du maillot, où les clubs étaient des associations de bienfaiteurs et… qui n’a jamais existé ! Le métier d’agent est presque aussi vieux que celui de footballeur.
Le plus vieux métier du monde

« Racolage ». Selon le Trésor de la langue française, ce mot désigne l’action d’enrôler des soldats ou, dans un sens moins glorieux, « de recruter par des moyens plus ou moins honnêtes », quand ce n’est pas, pour les prostitués, d’accoster les clients. Le dictionnaire aurait pu préciser qu’il s’agissait aussi d’une pratique courante au temps du football des pionniers. Une pratique qui place l’intermédiaire dans la double fonction de recruteur, pour le club, et de conseiller, pour le joueur. Même si la question de la commission prise au passage reste dans l’ombre, on a bien, avec ces deux fonctions, l’origine du métier d’agent qui se dessine.

On idéalise bien souvent le football d’antan. À cette époque – « laquelle ?» direz-vous –, les joueurs ne changeaient pas de club à tout bout de champ. Ils avaient l’amour du maillot et faisaient toute leur carrière au même endroit. Faux. Bien sûr, il y a eu des footballeurs qui n’ont connu qu’un club. Qu’on pense, par exemple, à l’armée des Roubaisiens, les Raymond Dubly, Raymond Wattine, Georges Verriest. Quelle plus belle preuve de fidélité que la carrière du docteur Gérard Isbecque, né à Roubaix en 1897, international au début des années 1920, joueur puis dirigeant du Racing Club de Roubaix et uniquement de ce club, médecin à Roubaix, comme son père, décédé à Roubaix en 1970 ? Mais au-delà de ces fidèles parmi les fidèles, combien de sportifs beaucoup moins attachés à l’équipe de leurs débuts ? Dans les premières années du XXe siècle, l’une des vedettes du football français, Pierre Allemane, se promenait ainsi de club en club, de l’United au Racing, du Club français au Football club de Paris, avant de rejoindre les banquiers du Club Athlétique de la Société Générale. Le public parisien, parfois moqueur, n’était d’ailleurs...

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