Selon les chiffres du cabinet McKinsey, avec plus de 400 millions de fans, le FC Barcelone est l’institution sportive la plus suivie du monde. La ruine morale et financière de leur club rend nombre d’entre eux perplexes. Le début d’une explication s’appelle Jorge Mendes. « Tout passe », cet adage gravé sur la chevalière de Julio Grondona, premier vice-président de la FIFA de 1988 à 2014, est une loi naturelle à laquelle l’agent portugais, le plus puissant du monde, lui, ne se conforme pas. Guardiola est passé, Messi est passé, Cristiano est passé, les empires ont disparu ainsi que leurs idoles. Mais Mendes opère toujours. Il est le parfait instrument des forces qui mènent le football jusqu’à des horizons très éloignés des rêves des supporters. L’homme d’affaires est devenu l’un des hommes qui a le plus d’influence sur la politique sportive du Barça et de son président Joan Laporta, grâce à une idée, la nomination de Deco à la direction sportive.

Anderson Luis de Souza, dit Deco, appartenait à l’écurie Mendes avant de devenir agent dans l’ombre de son vieil impresario. On ne rompt pas le cercle si facilement. Le premier transfert important de Laporta, au moment d’entamer la reconstruction du Barça, après le départ de Messi, la pierre angulaire de ce qu’il appelait la « régénération d’effectif », ce fut le débauchage, en 2022, du joueur le plus important du portefeuille de Deco, Raphinha.

Raphinha n’avait jamais disputé le moindre match de Champions League. Les analystes de Premier League le suspectait, dans le meilleur des cas, d’instabilité émotionnelle. Et pourtant, Laporta l’a payé 80 millions d’euros – la version officielle parle de 70, mais des sources à la direction du Barça sont formelles, le transfert a coûté 10 millions de plus. Un dirigeant de Chelsea, envoyé par Ted Boehly...