À des journalistes espagnols qui lui demandaient quelles équipes européennes, hormis sa Dream Team, pratiquaient du beau football, Johan Cruyff, tout juste vainqueur de la Liga 1994 avec le Barça, avait répondu : « Au cours de ces deux dernières années, il y a deux équipes qui pourraient me contenter : Auxerre et Parme. » Sa réponse masquait une pique à l’encontre de son (déjà) rival Louis van Gaal, coach de l’Ajax, éliminé par l’AJA et le club parmesan, mais Johan 1er rendait aussi un hommage sincère au bon boulot de ses deux collègues, Nevio Scala et Guy Roux.

La champêtre AJ Auxerre, demi-finaliste de C3, ainsi que le PSG, l’année où l’OM remporte la Ligue des champions 1993, illustraient mieux que d’autres la formidable montée en puissance des clubs hexagonaux en coupe d’Europe, entamée au tout début de la décennie 1990. L’année 1996 fut la plus fastueuse, avec la victoire du PSG en Coupe des vainqueurs de coupe (1-0 contre le Rapid Vienne), la finale de la Coupe UEFA perdue par Bordeaux contre le Bayern (0-2, 1-3), après une épopée commencée en coupe Intertoto, et la demi-finale de C1 du FC Nantes, tombé avec les honneurs face à la Juve (0-2, 3-2).

Après cinq demi-finales dans toutes les années 1980, les clubs français ont squatté tous les ans le dernier carré des trois compètes européennes dans les années 1990. Depuis 1993, ils figuraient même à la deuxième place à l’indice UEFA, derrière l’intouchable Italie. Les raisons de cette performance sont nombreuses, mais la principale est celle-ci : la rivalité médiatico-sportive de l’OM-Tapie-TF1 et du PSG-Denisot-Canal+ a entraîné la hausse des droits TV et initié une dynamique concurrentielle inédite, à l’échelle de la France et de l’Europe, dont ont profité les autres clubs de D1.

En novembre 2010, le sympathique...