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Bilan de l’observatoire de la secte nantaise Abonnés
Le 21 août 2023
Entre dogmes et gourous ombrageux, le FC Nantes a connu dans les années 1990 dix années riches en football et… en occasions manquées.
Bilan de l’observatoire de la secte nantaise

Un matin glacial et un regard qui tue : tel est mon premier contact avec la Jonelière, le centre d’entraînement du FC Nantes, un matin de février 1996. Jeune journaliste à France 2, frais émoulu de l’école, j’avais tout calé avec le service presse du club et préparé mes questions sur le jeu à la nantaise. Le cameraman avait déjà imaginé l’endroit idéal pour recueillir les mots si rares de l’entraîneur des Canaris, le déjà légendaire Jean-Claude « Coco » Suaudeau, tout en me glissant à l’oreille, en vieil habitué des lieux : « Attention, Coco, il est pas de tous les jours, il peut t’envoyer chier à tout moment. »

Bingo ! À peine l’entraînement terminé, alors que je m’approche de lui, tout sourire, il me fusille de ses yeux noirs, tourne les talons et lance à la cantonade : « Je ne parle pas de foot avec quelqu’un qui n’a pas regardé l’entraînement en entier, les Parisiens, ils se croient tout permis… » Crochet du gauche, uppercut, je suis KO. Passe encore qu’il me prenne, moi le Tourangeau, pour un Parisien – je bosse effectivement pour un grand média de la capitale. Mais je suis scotché par le ton employé et sa désinvolture.

Bienvenue dans la secte nantaise. Il faut montrer patte blanche (ou plutôt jaune et verte), user de certains codes et ne pas employer n’importe quel terme quand on s’adresse au gourou. Il faut dire que la saison précédente (1994-1995) a validé toutes les thèses du boss et de ses disciples : le FC Nantes (Atlantique, à l’époque) a remporté haut la main son septième titre de champion, avec la meilleure attaque, la meilleure défense et le meilleur buteur (Loko). Il reste à ce jour détenteur d’un record totalement dingue : aucune défaite entre la première...

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