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L’After de l’élégance Abonnés
Le 10 janvier 2024
La mode est foot, et vice-versa Il va falloir que certains s’y fassent
L’After de l’élégance

Saint-Ouen, stade Bauer, le 6 ­septembre 2019. Au pied de la tribune Rino Della Negra, un supporter vert et blanc interpelle mon ami David Bellion. L’ancien joueur a bouclé sa carrière au Red Star avant d’en devenir le directeur du développement. « Hey, Bellion, ton maillot rose, tu peux te le foutre au c.. ! » Classe. Quelques semaines plus tôt, David, styliste dans l’âme, a imaginé un paletot third transgressant le code couleur local. Une bonne vieille recette à succès de la mode et du marketing : provoc + audace = buzz. Le maillot rose s’est très bien vendu. Quatre ans plus tard, je suis certain que j’assisterais à la même scène navrante dans les travées du Parc des Princes, en compagnie de mes copains du lifestyle, chargés de faire le pont entre le PSG et des labels ultra-branchés. Il s’y dévoile parfois des capsules arty qui emmènent le foot ailleurs. Ça se passe dans la discrétion d’un lounge, à l’abri des humeurs grincheuses.

Le mariage du foot et de la mode crispe encore les tontons râleurs. Quand bien même leurs joueurs préférés s’emparent, de mieux en mieux, du vestiaire des plus belles maisons de couture et en font un centre d’intérêt épanouissant qui dépasse la simple esbroufe. Quand bien même les clubs tissent de juteux partenariats « costume » pour renflouer les caisses : le PSG et Dior, la Juve et Loro Piana, le Barça et Thom Browne, etc. Ce qui, au passage, aide aussi à faire venir les stars – et à les payer. Mais non, les ultras engoncés dans le passé, les entraîneurs boomers, les chroniqueurs télé mal fagotés ne jurant que par le jeu estiment encore que tout ceci n’est que fanfreluche. Que le foot n’a pas besoin de ça. Qu’il devrait s’en passer.


Bobos...

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