C’est une énième démonstration de l’exception française. Elle explique en partie les carences de ses clubs à l’échelle continentale. La France a une telle appétence pour les « petits » qu’elle leur confie son destin. Si son football galère autant en coupe d’Europe, c’est parce qu’il y est très souvent représenté par des relégués, voire des équipes de divisions inférieures. De Saint-Étienne, descendu en D2 l’année où il se qualifia pour la Coupe des coupes en 1963, à Guingamp, club de L2 vainqueur de la Coupe de France en 2010, relégué quelques mois plus tard en National, la France a envoyé en Europe près d’une dizaine d’équipes issues des bas-fonds. Seul l’Écosse fait aussi bien (ou mal). On ne peut pas dire que notre indice UEFA y ait gagné.

Gueugnon, an 2000. L’un des plus gros coups de clim’ jamais ressenti dans un stade, vingt-deux ans avant le Mondial au Qatar. Le Stade de France, presque entièrement acquis à Paris, assiste à la victoire (2-0) du FC Gueugnon en finale de Coupe de la Ligue. Le PSG, qui terminera deuxième de L1, est battu par le cinquième de L2. « Pour eux, c’était gagné, rembobine le mythique gardien du FCG, Richard Trivino. Ils nous ont pris de haut. » D’où la violence de la chute, qui fut aussi celle de certains patrons du foot français. « Nous, on était content, mais je pense qu’à la fédé, ils ont dû se dire : "Oh, bordel de merde !" sourit Trivino. Ils devaient prier pour que le PSG gagne, ne serait-ce que pour l’indice UEFA. Et franchement, je les comprends à 100 %. Vaut mieux pour le foot français que ce soit le PSG plutôt que Gueugnon qui gagne la Coupe de la Ligue. On se disait qu’ils devaient avoir les boules,...