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La binationalité heureuse Abonnés
Le 10 janvier 2024
Ce n’est pas toujours simple de choisir quand on est binational. Après tout, l’opportunisme est un motif comme un autre.
La binationalité heureuse

La binationalité est souvent envisagée sous son angle « problématique ». Et ça se termine souvent par un jugement négatif, péremptoire, à la recherche du traître à la nation. Quand on est binational, on le sait, d’un côté ou de l’autre, on pose souvent un problème. Quand mon fils a commencé le tennis et qu’il a intégré le pôle compétition à 10 ans, l’une de ses premières questions a été : « Papa, quand je jouerai la Coupe Davis, ça sera avec l’Italie ou la France ? » Bouche bée, j’ai souri sans livrer de réponse. J’aurais pu lâcher une belle phrase du genre : « C’est ton cœur qui décidera. » Mais je me suis abstenu, misant sur le temps pour livrer sa réponse.


Par intérêt, et alors ?


La problématique repose sur le choix et ce qui le motive. La mondialisation a tout chamboulé. Pour les franco-quelque chose, peu importe le pays, pendant des années, la question ne se posait même pas. C’était la France ou rien. Les revendications identitaires n’existaient pas. Et ça ne voulait pas dire qu’on oubliait d’où on venait. Le petit Portugais, Italien ou autre avait deux sélections à encourager. En 1982, j’ai pleuré le jeudi soir de France-Allemagne et j’ai fait la fête le dimanche suivant après Italie-Allemagne. C’est commode la binationalité. Faut juste éviter l’affrontement entre les deux parties de soi. C’est pénible.

On aimerait tous que le choix soit simple et clair. Pas d’ambiguïté qui, immédiatement, nous entraîne vers l’hypothèse de la trahison. L’opportunisme, plutôt une qualité dans la vie quotidienne (surtout si on joue 9), devient une sorte de mal absolu quand il s’agit de politique ou de la défense d’une cause. L’attitude consistant à régler sa conduite selon les circonstances du moment, en maximisant ses intérêts, ça ne passe...

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