Daniel, j’ai bien peur que la Tanzanie ne joue que le premier tour… mais rien n’est jamais certain dans ce tournoi toujours indécis et passionnant. Le foot africain, je suis tombé dedans en 2002, lors de la Coupe d’Afrique au Mali. Jeune journaliste à RMC, j’insiste lourdement auprès de mon patron : faut y aller, chef ! Dans quatre mois, il y a France-Sénégal en ouverture de la Coupe du monde. « OK, jeune, mais fais-le pour pas cher. » C’est parti. Vol charter, logement alternatif, transports collectifs (« Monte dans ce minibus, le Blanc, y’a personne qui va te manger »), Bamako était accueillante à cette époque. Et le premier match de la compète disait déjà tout.

Mali-Liberia sous 40 degrés, largement plus que les 50 000 spectateurs supposés et George Weah qui marque. 1-0 pour le petit Liberia face au grand Mali, favori de sa CAN. La colère monte, bagarres en tribunes et mouvements de foule. Heureusement, Seydou Keita égalise à la 87e. Weah, avec son seul charisme et dix partenaires inconnus, a bien failli provoquer le chaos. Le choc est physique. La peur se voit dans les yeux des joueurs maliens.

C’est évident, le foot, ici, est différent. On y joue son honneur et sa place sur le continent. Il y a quelques semaines, j’ai voulu revoir George Weah. Rendez-vous était pris à Monrovia, dans sa loge du stade, le jour des matchs de sa sélection. J’arrive le matin où il annonce qu’il a perdu son siège de président de la République du Liberia pour 28 000 voix. Encore un que l’After a guigné… Je n’ai donc vu Mister George qu’en portrait. Il m’a dribblé. Mais quel parcours ! De joueur des bidonvilles à chef d’État.

Où est-ce possible ailleurs ? Claude Le Roy racontait dans le...