Si les clubs français font la course à la coupe d’Europe, ce n’est pas tant pour donner des émotions à leur public ou écrire une page de leur histoire que pour toucher la sacro-sainte prime de qualification, leur Graal. La Ligue des champions est la plus généreuse et la plus convoitée. Pour s’être qualifié en Champions League, et pour son ranking historique, on estime que l’AC Milan a engrangé 30 millions d’euros pour la saison 2022-23, avant même de fouler la moindre pelouse européenne. Un rang plus bas, la Roma a empoché près de 8 millions d’euros avant de lancer sa campagne de Ligue Europa.

La gratification de la C3 représente 9 % du budget du Stade Rennais, 8 % de celui du LOSC. S’y ajoutent par la suite les primes de résultat (victoires ou matchs nuls), les primes aux tours passés, sans oublier le market pool (des droits télés et recettes commerciales, répartis chaque année par l’UEFA entre les clubs qualifiés) et la billetterie. En cas de bon parcours, la somme de départ peut être triplée, voire quadruplée – et plus encore pour les grands clubs. Et si jamais cet ensemble de recettes ne contentait pas les financiers de la Ligue 1, ils pourraient se retourner vers le sportif, qui ne manquerait pas de lui vanter tout ce qu’il doit à la vitrine européenne à l’heure de récupérer les indemnités de mutation.

Parce que l’Europe est un formidable terrain de jeu pour les recruteurs et les directeurs sportifs, snober les coupes d’Europe, quelles qu’elles soient, de la plus petite (Ligue Conférence) à la plus grande (Ligue des champions), est l’une des plus grandes erreurs économico-sportives des clubs français. La gestion émotionnelle et de la pression des matchs qui comptent, en aller-retour, la confrontation à d’autres types de football, la...