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Supprimons les hymnes avant les matchs ! Abonnés
Le 10 janvier 2024
Les hymnes nationaux avant les matchs de football contribuent à la récupération politique de simples événements sportifs.
Supprimons les hymnes avant les matchs !

S’il vous plaît, ne hurlez pas tout de suite, ne criez pas au scandale ! Sachez-le, j’ai longtemps adoré le rite des hymnes avant les matchs. Écoutez un instant Platini en 2021 sur LCI : « Dans notre génération, on ne chantait jamais La Marseillaise. Plus récemment, on a commencé à regarder qui ne la chantait pas en fonction de la couleur de peau, et parce qu’il y en avait un qui était un peu plus coloré, on a dit "Tiens, il ne chante pas, il ne doit pas aimer la France", c’est faux, nous, on ne chantait pas et on était tous blanc. »

Oui, Michel, sauf que cette récupération politique nauséabonde, le foot l’a bien cherchée. Il s’est donné un costume beaucoup trop lourd à porter pour ses frêles épaules. Imposer un hymne avant un simple match de foot, c’est forcément dramatiser et politiser un enjeu qui aurait dû rester sportif. Imaginez qu’avant Argentine-Angleterre en 1986, à la place des deux hymnes, on ait joué L’Ode à la joie de Beethoven. Y aurait-il eu moins d’émotion ? Non. Moins d’agressivité et de haines recuites, quatre ans après la Guerre des Malouines ? Probablement oui, et ç’aurait été tant mieux.

Arrêtons ce cirque, de faire croire que l’équipe de France, c’est la France, le pays, la nation. Non, l’équipe de France, c’est la simple sélection des meilleurs joueurs du pays, qui joue contre d’autres sélections. Il ne s’agit pas d’une guerre de tranchées, mais d’une rencontre, dans le respect des règles d’un jeu.

Le foot, sport populaire par excellence, s’est laissé déborder par sa propre importance. On veut lui faire endosser des responsabilités qu’il n’est pas en mesure d’assumer. La victoire des Bleus, en 1998, n’a pas réconcilié la France « black blanc beur ». C’était un mirage, les...

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