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Three Lions : des fans difficiles à dompter Abonnés
Le 20 août 2021
Longtemps, les supporters anglais voyageaient pour conquérir des territoires et affirmer leur identité. Aujourd’hui plus mesurés, ils restent puissants. N’est-ce pas l’Angleterre du Brexit qui a dit merde à Bruxelles et fait avorter le projet de Super League ?
Three Lions : des fans difficiles à dompter

Middlesbrough, dimanche 6 juin 2021. Alors que les joueurs anglais posent un genou au sol avant le coup d’envoi de leur match amical contre la Roumanie pour protester contre le racisme et les discriminations dans le football et dans la vie de tous les jours, une partie des 7 000 supporters présents au Riverside Stadium hue et conspue ses propres joueurs. Ils l’avaient déjà fait quelques jours plus tôt, avant d’affronter l’Autriche. Dans le même temps, ils entonnent No Surrender, un chant patriotique teinté de xénophobie : « With St George in my heart keep me English, with St George in my heart I pray, with St George in my heart keep me English, keep me English till my dying day. No surrender, no surrender, no surrender to the IRA. Scum. » (Avec St George dans mon cœur je reste anglais, avec St George dans mon cœur, je prie, avec St George dans mon cœur je reste anglais, je reste anglais jusqu’à ma mort. On ne se rendra pas, on ne se rendra pas, on ne se rendra pas à l’IRA. Pourriture.)

À l’origine, No Surrender est l’hymne de l’English Defence League (EDL), l’extrême droite britannique. Il n’a rien à voir avec le football, puisqu’il s’en prend à l’IRA (l’Armée républicaine irlandaise provisoire), la branche armée du Sinn Fein, le parti indépendantiste irlandais, qui souhaite que l’Irlande du Nord quitte le Royaume-Uni pour rejoindre la République d’Irlande.

Mais, pour le supporter anglais, le football est depuis toujours une arme identitaire. Une façon d’exprimer ses revendications, ses points de vue, ses opinions. Une façon de montrer ses désaccords ou ses soutiens. Les fans des Three Lions se sont approprié No Surrender pour cette raison.

Dans les années 1980 et 90, c’était un cri de guerre. Il retentit notamment lors d’une funeste...

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