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Un ami pour la vie Abonnés
Le 13 mars 2024
Il n’apparaît qu’à la marge des œuvres qui lui sont consacrées, mais c’est de Lucien D’Onofrio, qui a toujours préféré l’ombre à la lumière, que Bernard Tapie a tout appris des combines du milieu.
Un ami pour la vie

S’il ne fallait retenir qu’une chanson pour illustrer l’existence de Bernard Tapie, ce serait Réussir sa vie. Enregistrée en 1985, pressée sur vinyle par le label Barclay, la ballade a évidemment été interprétée par ses soins, lui l’ancien vendeur de télés qui crevait d’envie de passer de l’autre côté de la petite lucarne. Qui d’autre se serait permis de donner une telle leçon de vie, les mains dans les poches et le sourire charmeur, comme s’il se devait d’éduquer tout l’Hexagone ? Selon lui, réussir sa vie revient à « être un président ou bien n’importe qui (…) moitié méchant, moitié gentil ». Sans oublier, bien sûr, de « prendre le temps d’aider un ami ».

Le génie de la lampe

Lucien D’Onofrio pourrait incarner l’ami en question. Non seulement parce qu’ils partagent un parcours similaire de self-made man, mais surtout parce qu’il était son seul camarade véritable, l’un des seuls dont il ne se soit jamais servi, fidèle de tout temps, aussi mouvementé fût-il. « Ce n’est ni un proche, ni un ami. Mais tout simplement, Lucien est mon meilleur ami. C’est envers lui que j’ai le plus d’affection », le décrivait Bernard Tapie au journal belge Le Soir. Personnage énigmatique, abhorrant l’exercice médiatique, ce fils de mineur italien, aujourd’hui âgé de 68 ans, a trois prénoms, Licio pour l’état civil, Lucien pour la francophonie et Luciano pour le reste.

Né dans le Latium, élevé en Belgique, D’Onofrio se révèle au Portugal dans les années 1980. Il doit alors rafraîchir son CV, entaché d’une peine de prison pour trafic de drogue. Le P’tit Lucien, comme on le surnomme à Liège, a eu le tort de convoyer plusieurs dizaines de kilos de haschich libanais vers l’Allemagne… Mais son entregent, son flair et ses connaissances du ballon lui permettent de vite...

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