Alors, tu les vois sur le podium ? OK, mais podium des trois ou podium des cinq ? » Cette saillie loufoque, et désormais légendaire, de Luis Fernandez, du temps où il officiait à RMC, illustre parfaitement ce que je pense du Big 5 européen. Je ne comprends pas le concept. C’est aussi incompréhensible que la phrase de Luis. Sauf que Luis est drôle et que notre foot soi-disant installé dans le Big 5 européen, ce n’est pas drôle du tout. C’est pathétique.

Selon nos dirigeants, au sens large, du patron de la LFP aux différents présidents de club, la France serait donc derrière l’Angleterre, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie. Nous serions membres de ce groupe. Nous reconnaissons n’être que cinquièmes, mais l’important, c’est de faire partie de la bande.

Le fanfaron

Un ensemble de pays décidé par qui ? Par nous, pardi ! Enfin, quand je dis nous, j’entends nos décideurs, suivis comme des moutons cireurs de pompes par l’univers médiatico-footballistique. Cette affirmation nous pose. Nous colle une posture. C’est prétentieux, mais pas grave, car ça reste entre nous. Eh oui, parce que le pire, c’est que dans les quatre pays qui nous devancent, la notion de Big 5 n’existe pas. Eux ne sont pas au courant qu’ils font partie de ce groupe avec nous. Enfin, avec nous... Devant nous.

Car, répétons-le, il semble entendu par nos penseurs, dans un élan d’humilité stupéfiant, que nous sommes à l’arrière. Un éclair de lucidité à l’égard de pays qui ont au minimum vingt coupes d’Europe au compteur de plus que nous. Rassurez-vous, ça ne va pas durer – je parle de la lucidité, pas des coupes d’Europe.

En prenant ses fonctions à la tête de la LFP, Vincent Labrune a claironné que, très vite, nous allions passer devant l’Italie. C‘était avant la...