Goodison Park avait déjà vécu de grands moments et découvert de jeunes prodiges. Dans le milieu, beaucoup avaient déjà entendu parler de cet ado de Liverpool. Un talent exceptionnel. Un « local lad » du nom de Wayne Rooney. Mais c’est ce samedi 19 ­octobre 2002 qu’un geste, un but, va changer sa vie. Everton affronte à domicile Arsenal, avec Wenger, Henry, Vieira et consorts, champion d’Angleterre en titre et invaincu depuis trente rencontres de Premier League.

Rooney, qui a débuté en PL quelques mois plus tôt contre Tottenham, n’a encore que 16 ans. Il entre en jeu à la 80e minute à la place de l’international canadien Tomasz Radzinski. Le score est alors de 1-1. La tension est à son comble. Thomas Gravesen, le milieu de terrain danois des Toffees, dégage le ballon dans une sorte de chandelle. Contrôle portemanteau magnifique de Rooney, qui fixe Lauren et Sol Campbell. Il est à 35 mètres du but d’Arsenal, de dos. Il se retourne. La suite ? Les commentaires du célèbre Clive Tyldesley sur la chaîne ITV parlent d’eux-mêmes. Montez le son : « Il va tenter sa chance. Ooooh, un but superbe ! Un but superbe ! Souvenez-vous de ce nom : Wayne Rooney. Un moment d’histoire de la Premiership ! Le plus jeune buteur de l’histoire des grands championnats annonce son arrivée au plus haut niveau avec un but à couper le souffle. »

La frappe de l’Anglais termine dans la lucarne d’un David Seaman (avec catogan) impuissant. Le but passe en boucle sur toutes les chaînes. Ce jour marque le début de la légende Rooney. Il est entré dans les foyers anglais par la grande porte. Désormais, c’est tout le pays qui a son nom et sa bouille toute pâle de teenager en tête. Le 24 octobre, cinq...