Le football européen doit-il rester ouvert ou s’inspirer du modèle sportif américain ? Ce dernier repose sur un système de ligues fermées sans promotion ni relégation. Force est de constater qu’une certaine américanisation du sport a fait une entrée remarquée sur le Vieux Continent avec l’Euroligue masculine de basket (compétition semi-fermée), lancée en juin 2000 avec des clubs par l’Union des ligues européennes de basket. L’ULEB revendiquait une gestion individuelle des droits TV. « Le conflit entre la Fédération internationale de basket-ball (FIBA) et l’Union des ligues européennes de basket-ball (ULEB) a connu un point culminant, écrit l’économiste Jean-Pascal Gayant dans Économie du sport (ed Dunod), avec l’organisation de deux coupes d’Europe rivales en 2000. » En football, un coup d’accélérateur est donné en avril 2021 avec l’annonce d’une Superligue européenne et la promesse d’une compétition plus intense sportivement et commercialement. Précisons qu’à la fin des années 1990, une société italienne avait déjà lancé un projet similaire. L’UEFA avait alors riposté par une réforme profonde des coupes d’Europe.

Les réactions des chefs d’État et de gouvernement ont été vives après l’annonce d’avril 2021. Le président de la République française a salué les positions des clubs français, qui refusaient de participer à un tel projet « pour protéger l’intégrité des compétitions fédérales, qu’elles soient nationales ou européennes », indiquait le communiqué de L’’Élysée. Et la ministre des Sports d’ajouter qu’« un système sans critère sportif d’accession qui réunit un club VIP de quelques puissants représente non seulement la négation du mérite sportif, mais aussi un véritable danger pour le monde du foot ». Côté sportif, des sanctions ont même été brandies contre les clubs qui participeraient à cette nouvelle compétition visant à concurrencer la prestigieuse Champions League.

Américanisation du sport européen

Avec l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne...